Ce samedi 16 novembre, nous étions une dizaine d’humanistes à nous rendre place d’Italie, à Paris, à l’acte 53 des Gilets Jaunes, manifestation autorisée par la préfecture.
Ceux qui sont arrivés un peu avant 14h ont pu entrer sur la place sans difficulté. Les autres sont restés a l’extérieur. Personnellement, je suis arrivé à 13h30. Il y avait du monde, pas beaucoup de Gilets Jaunes, mais surtout des gens « en noir »… Mais il pouvait s’agir de gilets jaunes car rapidement on s’est rendu compte que la place était bouclée. Pour pouvoir en sortir, mieux valait retirer son gilet jaune… Très rapidement, cela a beaucoup bougé, j’étais avec 3 amis. Nous avons dû tourner au fur et à mesure sur la place pour éviter les charges de police, les blacks blocs, les fumigènes, les explosions d’engins et les jets d’eau lancés par la police.
L’ambiance n’était donc pas du tout celle d’une marche bon enfant que nous avions connue dans le passé, où l’on pouvait distribuer nos flyers. Impossible de diffuser quoi que ce soit ! Nous avions pu discuter avec des manifestants Gilets Jaunes sincères et ce qui ressortait était :
– Une manifestation interdite alors qu’elle avait été autorisée.
– Une nouvelle manipulation du préfet de police de Paris qui a consisté à boucler les manifestants sans issue, sur une place en travaux.
– Des membres de la police qui se mélangent aux manifestants pour provoquer…
Tout était fait pour énerver les gens, même les meilleurs.
Je ne regrette néanmoins pas du tout d’avoir participé à cette marche car je sens qu’il continue à y avoir une démarche très sincère. Je sais que le mouvement de Gilets Jaunes est très divers, il n’y a pas que des humanistes ! Mais tous ces gens sont animés par un désir de justice. Trop d’entre eux croient dans la violence et ne se rendent pas compte que c’est la croyance de base du système matérialiste /esclavagiste. Ce sont des personnes comme nous : ils ne sont plus dupes des partis politiques (PS, républicains, RN, Europe écologie, PC, centristes) au pouvoir depuis de trop nombreuses années.
Je remercie alors encore les gens qui se lèvent et qui le font de mille manières.
Je vois notre rôle auprès des gens, des échanges où chacun peut discuter… Et en tant qu’humaniste, je peux faire cet apport et partager cette nécessité : il faudra aussi changer nos croyances et rejeter la violence qui est en nous. Ça peut être une bonne chose, car on sent qu’il faut trouver une issue pour sortir de ce système, sinon on tourne en rond et on est les jouets des politiciens et autres complices.
L’allégorie de la place d’Italie était bien celle-ci ce samedi : une place en travaux, en feu et démolie, pleine de gaz, de poison avec des provocateurs et des provoqués qui deviennent provocateurs… On tourne en rond à l’intérieur et on ne peut plus en sortir…
Sauf si on vole, si on s’élève et on se projette vers le haut et la lumière !
Texte : Denis Dégé