« Nos organisations considèrent que le droit de manifester pacifiquement, de s’associer et de faire entendre sa dissidence sont nécessaires dans une société démocratique pluraliste » a mentionné Sidney Ribaux d’Équiterre. « Il est invraisemblable que nos élus procèdent à un tel assaut des libertés fondamentales pour imposer les vues du gouvernement à une catégorie de citoyens », a ajouté Catherine Vézina de Greenpeace.
Les organisations soulignent que plusieurs groupes de la société civile sont pris à partie au pays par les gouvernements fédéral et provincial. « Le gouvernement fédéral a entrepris une campagne d’intimidation et de musellement des groupes écologistes qui affaiblit nos discussions démocratiques à propos de la gestion des ressources naturelles » a dit Christian Simard de Nature Québec. « L’assaut en règle du gouvernement du Québec contre le mouvement étudiant participe de la même volonté d’utiliser le pouvoir législatif pour museler et marginaliser des groupes opposés au gouvernement » a-t-il complété.
Les organisations environnementales soulignent que des manifestations pacifiques et des actions de désobéissance civile ont permis ces dernières années de faire entendre la voix des citoyens dans plusieurs dossiers importants dont le dossier des gaz de schiste, du Suroît, des sables bitumineux. « Cette loi arbitraire crée des précédents dangereux, aujourd’hui appliqués contre les associations étudiantes, qui pourront dans l’avenir être utilisés contre d’autres citoyens qui ne partagent pas le point de vue du gouvernement », a affirmé Jérôme Normand d’ENvironnement JEUnesse. « C’est pourquoi il est de notre devoir citoyen d’être solidaires et de nous opposer à une telle intimidation » a-t-il conclu.
Les groupes écologistes rappellent que plus de 250 000 personnes ont défilé pacifiquement dans les rues de Montréal le 22 avril dernier pour un Québec plus juste, plus vert et plus démocratique. Ils appellent leurs supporters à manifester pacifiquement ce 22 mai pour mettre en échec cette loi indigne d’une démocratie moderne.
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Source : Manon Dubois, Fondation David Suzuki