Déclaration du 17 mai 2012
Considérant la gravité de la crise actuelle, la détérioration sociale et l’urgence d’un vrai règlement du conflit,
Considérant le projet de loi spéciale qui ne règle pas les problèmes de fond mais qui risque plutôt d’envenimer la situation,
Considérant l’exclusion inacceptable du corps professoral universitaire des négociations qui ont eu cours et du projet de création d’un Conseil des universités,
Considérant l’ampleur des enjeux universitaires,
Nous, professeures et professeurs des universités québécoises :
Exprimons notre profond engagement intellectuel et humain envers nos étudiants ;
Rappelons que l’Université remplit une mission intellectuelle centrée sur l’enseignement et la recherche ;
Affirmons que l’Université doit prendre tous les moyens pour demeurer un service public ;
Exigeons que la mission universitaire ne soit jamais détournée vers des fins politiques ou idéologiques, ni asservie à des intérêts commerciaux ;
Rappelons le rôle central que nous jouons dans l’université, non seulement comme intellectuels mais aussi par notre participation active aux instances qui en déterminent les principes, les orientations et le développement ;
Revendiquons la participation importante des syndicats de professeures et professeurs d’université dans les instances qui fixeront les modalités de règlement du conflit et dans un éventuel Conseil des universités ;
Nous dissocions de nos administrateurs universitaires qui ont souvent amplifié la crise, notamment par la judiciarisation du conflit et le recours à l’intervention de forces de sécurité dans les locaux de nos campus universitaires ;
Ne reconnaissons pas la Conférence des recteurs et principaux des universités du Québec (CREPUQ) comme le porte-parole de l’Université québécoise qu’elle prétend incarner ;
Blâmons le Gouvernement du Québec pour son incapacité à engager un véritable dialogue avec les étudiants ainsi que pour ses tactiques politiques durant le présent conflit.
Une sortie de crise pour nos étudiants, que faire ?
Afin de permettre une réflexion approfondie de tous les acteurs sociaux concernés par l’accessibilité aux études supérieures de même que par la mission, le financement et la gouvernance des universités, nous demandons au gouvernement :
• De tenir des États généraux sur l’université québécoise dans les plus brefs délais possibles et d’y assurer une forte représentation des syndicats de professeures et professeurs d’université ;
• De surseoir à la hausse des frais de scolarité en attendant les conclusions de ces États généraux.
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Déclaration appuyée par ces organisations :
Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU)
Syndicat général des professeurs et professeures de l’Université de Montréal (SGPUM)
Syndicat des professeures et professeurs de l’Université de Sherbrooke (SPPUS)
Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Montréal (SPUQ)
Association des professeurs de l’Université Concordia (APUC-‐CUFA)
Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec à Chicoutimi (SPPUQAC)
Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Rimouski (SPPUQAR)
Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Trois-‐Rivières (SPPUQTR)
Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec en Abitibi-‐Témiscamingue (SPUQAT)
Syndicat des professeures et professeurs de l’Université du Québec en Outaouais (SPUQO) –
Syndicat des professeur/es de l’Institut national de la recherche scientifique (SPINRS)
Syndicat des professeures et professeurs de la Télé-‐université (SPPTU)
source : http://www.fqppu.org/assets/files/bibliotheque/prises_de_position/declaration/2012/declaration_crise