Plus de trois millions de Kazakhs verront leurs dettes annulées, car le programme d’annulation de prêts s’adresse aux « personnes en situation de grande précarité ».
Le président kazakh Kassym-Jomart Tokayev a déclaré que son nouveau gouvernement cesserait de sauver les banques privées et annulerait les mauvaises créances détenues par environ 30% de la population du pays d’Asie centrale.
« Mon attitude est qu’il ne devrait pas y avoir de plan de sauvetage du gouvernement » pour les créanciers, a dit Tokayev à Bloomberg, ajoutant que « le gouvernement ne devrait plus être impliqué, avec ses prêts concernant les banques privées ».
Plus de trois millions de Kazakhs verront leurs dettes annulées, car le programme de remise de dettes s’adresse aux « personnes qui se trouvent dans des conditions de vie très difficiles », a ajouté Tokayev. Les dettes par personne s’élèvent en moyenne à environ 300 000 tenges (790 $), et au total, le gouvernement aura besoin d’ « un peu moins d’un milliard de dollars ».
Le pays d’Asie centrale a été confronté à une crise qui a duré dix ans et au cours de laquelle le gouvernement a injecté au moins 18 milliards de dollars dans les banques privées pour éviter que le secteur ne s’effondre.
Le décret officiel publié mercredi a également ordonné aux autorités de renforcer la réglementation sur les prêts non garantis afin d’éviter que davantage de personnes ne tombent dans le piège de la dette, marquant ainsi la première grande politique de Tokayev depuis son arrivée au pouvoir le 9 juin après la démission de Nursultan Nazarbayev en mars dernier, leader de longue date. Après le transfert du pouvoir, le gouvernement de Tokayev a dû faire face à des protestations généralisées, tant de critiques affirment que cette nouvelle politique est similaire à celle du parti au pouvoir en Géorgie, qui a annoncé l’annulation de prêts pour 600.000 personnes quelques jours avant une élection présidentielle en novembre passé.
« Nous ne suivons pas l’exemple de la Géorgie, il s’agit d’un cas différent », a souligné M. Tokayev face aux critiques.
Un autre gouvernement qui a décidé de ne pas sauver les banques privées était l’Islande. En 2008, après la crise financière mondiale, le gouvernement islandais a décidé d’accorder aux trois plus grandes banques du pays Glitnir, Kaupthing et Landsbankinn l’état de faillite sur les 85 milliards de dollars de dettes accumulées.
Le pays a donc protégé les comptes de dépôt islandais dans les banques et a annulé les dettes d’un quart de la population, en particulier la dette des propriétaires qui représentaient jusqu’à 110% de la valeur de la propriété. Le résultat fut le « miracle islandais », car en moins de quatre ans, l’économie s’est redressée et a commencé à croître encore plus vite que celle des Etats-Unis ou des nations européennes.
Source : teleSUR