L’ancien président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, est aujourd’hui convaincu que le vent a commencé à tourner en sa faveur à la suite des preuves irréfutables révélées par le site web The Intercept au sujet de la conduite et de la partialité de l’ancien juge Sérgio Moro.
C’est ce qu’ont affirmé la présidente du Parti des Travailleurs (PT), Gleisi Hoffman, et le dirigeant du Mouvement des Travailleurs Sans Toit (MTST), Guillermo Boulos, qui ont pu visiter Lula au siège de la Police Fédérale (PF) de Curitiba où il est incarcéré depuis 438 jours.
Après leur visite, tous deux se sont entretenus avec les militants de Vigilia Lula Libre qui, depuis le premier jour de son incarcération, tiennent une permanence près du siège de la PF pour obtenir la libération de Lula.
« La vérité est en train de faire surface », a publié Hoffman sur le site Brasil de Fato.
D’après elle, les preuves de la partialité de Moro, publiées par The Intercept, devront être prises en considération lorsque le Tribunal Suprême Fédéral se réunira le 25 juin pour étudier la demande de libération de Lula.
« Il faut que Lula soit libéré et que son procès soit annulé », estime Hoffman.
La dirigeante du PT, qui est également députée fédérale, se dit confiante quant aux retombées positives des fuites ayant permis de prouver l’entente illicite entre le juge Moro et les autres membres de l’équipe à la tête de l’opération anti-corruption Lava Jato.
Au sujet de la comparution de l’ancien magistrat devant le Sénat afin de s’expliquer sur le contenu des messages compromettants publiés par The Intercept, Hoffamn estime que « Moro n’est pas en position de se plaindre des fuites en question, car ce ne sont pas des fuites mais la simple exposition de la vérité ».
De son côté, Boulos, qui vient de voir Lula pour la seconde fois depuis la détention ce dernier, a précisé qu’au cours de leur conversation ils ont abordé le mouvement de mobilisation populaire contre la réforme de la Sécurité Sociale présentée par Jair Bolsonaro et contre les coupes dans le budget de l’Éducation Nationale annoncées par le gouvernement.
Notre analyse sur la situation présente est la même: « il y a de plus en plus de personnes qui sont prêtes à se mobiliser maintenant qu’elles comprennent que la politique de Bolsonaro ne s’occupe pas des intérêts de la majorité ».
Comme Hoffman, Boulos pense que les messages révélés par The Intercept sont une preuve de la conduite « politiquement partiale » de Moro et de sa collusion avec Deltan Dallagnol, du Ministère Public Fédéral.
Boulos, qui a été le candidat du Parti Socialisme et Liberté (PSOL) aux dernières élections présidentielles, assure que « Lula et lui partagent les mêmes analyses et que leur diagnostic est le même: le vent commence à tourner en notre faveur ».
Le scénario de Bolsonaro pour l’élection présidentielle, estime-t-il, mettait fortement l’accent sur la peur et la haine, et les personnes s’en trouvaient intimidées. Son discours autoritaire était clairement dirigé contre les mouvements sociaux. Mais « le jeu est entrain de changer », a insisté Boulos.