Photo: Frank Nicolai
Berlin, 18 janvier 2014. Dans une ambiance haute en couleurs, environ 30 000 manifestants ont défilé pour exprimer leur exaspération face aux aspects critiques de l’agriculture industrialisée.
Différents thèmes étaient mis en avant lors de cette manifestation, parmi lesquels : la production massive de viande et de cultures et les effets de celle-ci sur les agriculteurs, les consommateurs, l’environnement et les animaux, l’utilisation massive d’antibiotiques, d’hormones et d’autres produits chimiques dans la production de viande, les cultures génétiquement modifiées, la culture intensive de récoltes destinées – attitude irresponsable – à la production de biocarburants et de viande dans les pays pauvres, l’exportation de cultures subventionnées vers des pays à économie principalement agricole, en en détruisant les petits paysans. Des personnes et des porte-paroles de toutes sensibilités étaient présents.
Des végétaliens, des agriculteurs, des militants écologistes ainsi que des personnes sensibles à la réduction de la pauvreté ont marché tous ensemble derrière 70 tracteurs, formant ainsi un cortège de quelques centaines de mètres. Il s’agissait d’une marche pacifique et originale à laquelle des personnes se sont jointes pour exprimer leurs souhaits et leurs demandes. On a pu y noter la présence d’un nombre très important de jeunes, d’enfants et de familles.
Carlo Petrini, fondateur de l’association Slow Food, a pris la parole, ainsi que divers représentants d’associations paysannes, des groupes écologistes militant pour le respect des droits des consommateurs et Francis Ngang (de Côte d’Ivoire). Ce dernier a apporté son témoignage au sujet de la destruction des marchés dans son pays. Cela est dû aux importations massives de soja bon marché destiné à la production de viande animale, qui est consommée dans les pays riches.
Cette manifestation portait principalement sur les négociations en vue du traité de libre-échange entre l’Union Européenne et les États-Unis: il serait dans l’intérêt de ces derniers d’introduire leurs normes de protection des consommateurs – à niveau bas – dans les États membres de l’UE. Les USA redoutent que les normes qu’ils défendent depuis des décennies ne soient supprimées dans ces pays. Ils demandent ainsi une amélioration des normes de l’UE en faveur d’une agriculture participant à l’équilibre écologique et social. Car l’agriculture ne doit pas s’industrialiser davantage.
Article écrit par Johanna Heuveling – Journaliste: Caroline Schenck