“Ses bras sont ouverts, comme pour accueillir ou unir”, déclare à la MISNA père Andrew Bwalya, missionnaire combonien, après avoir vu la statue de Nelson Mandela qui a été inaugurée ce lundi à Pretoria, dans le cadre d’une journée spéciale, consacrée à la “réconciliation”, au lendemain des obsèques nationales de Madiba.
Le monument, de neuf mètres de haut, a été dévoilé au cours d’une cérémonie à laquelle ont participé le président Jacob Zuma, son prédécesseur Thabo Mbeki ainsi que d’autres leaders de haut niveau de la politique et de la culture sud-africaines.
“Mandela a promu la réconciliation – a souligné le gouvernement de l’Afrique du Sud dans un communiqué – et c’est pour cela que nous avons choisi ce jour-ci pour l’inauguration”.
La Journée de la Réconciliation avait précisément été instaurée par Madiba en 1995, un an après la fin de l’apartheid et son élection à la présidence. “Le choix du 16 décembre – souligne père Andrew – était loin d’être le fruit du hasard : pendant l’apartheid, c’est à cette date-là que l’on fêtait l’anniversaire de la bataille de Blood River, une victoire militaire des colons néerlandais sur Zoulous datant de 1838″. La portée symbolique du 16 décembre avait été par ailleurs accrue par la formation ce même jour de l’Umkhonto we Sizwe, la branche militaire de l’African National Congress dont Mandela avait précisément été le premier commandant en chef.
Deux faits, par conséquent, placés sous le signe du conflit et de la lutte, et opposés en 1995 par Mandela à une nouvelle idée de nation, comprise comme communauté capable d’accueillir et de respecter tous les citoyens sans distinction de race, de religion, de niveau social ou d’affiliation politique.
Ce message d’unité s’est retrouvé au centre des prières et des réflexions des dix jours de deuil national proclamés après la mort de Madiba le 5 décembre dernier. Selon père Andrew, “pendant cette période, les Sud-africains se sont unis en mémoire et en signe de reconnaissance du rôle de Mandela sur la route difficile vers la liberté”. Cette réflexion sur le passé s’est par ailleurs mêlée à l’incertitude pour le futur. “Nombreux – estime le missionnaire – sont ceux qui ressentent le besoin d’un nouvel engagement, y compris du gouvernement, pour réaliser les idéaux pour lesquels Mandela s’est battu”.
Source : http://www.misna.org/fr/divers/journee-de-la-reconcilation-au-nom-de-mandela-16-12-2013-813.html