Le procès catalan ne fait que commencer. Un procès au cours duquel les détenus (12 dirigeants politiques et sociaux) sont accusés d’un délit de rébellion parce qu’ils avaient l’intention d’obtenir l’indépendance de la Catalogne et d’un délit de sédition.
Au cours des trois derniers jours, il a été possible d’écouter les déclarations d’Oriol Junqueras (ancien vice-président du gouvernement catalan) et de Joaquim Forn (Conseiller à l’intérieur). Le délit de rébellion pour lequel les prisonniers sont inculpés (dans le cas d’Oriol Junqueras, pour lequel le bureau du procureur demande la peine la plus lourde, 25 ans de prison et 25 ans d’interdiction pour le délit de rébellion aggravée pour chef ou promoteur et pour détournement de fonds publics) est défini comme un soulèvement public et violent. Les manifestations et la valeur coercitive des Mossos d’Esquadra (police de la Generalitat) en tant qu’organisation armée sont des moyens par lesquels l’accusation entretient la violence.
Les déclarations de l’ancien vice-président catalan, en espagnol, qui n’a pas voulu répondre aux questions de l’accusation et qui ne répondra qu’à celles de sa défense, ont été émotionnelles, claires et fermes. Ils ont essayé de manifester l’injustice devant une personne qui a essayé avant tout d’agir sans violence et de défendre un idéal d’indépendance. Il se considère lui-même comme un prisonnier politique, parce qu’il croit qu’il est jugé par ses idées et non par ses actions :
« De mon point de vue, rien de ce que nous avons fait n’est un crime. Voter lors d’un référendum n’est pas un crime. Travailler pour l’indépendance de la Catalogne de manière pacifique n’est pas un crime… Nous avons toujours rejeté la violence, toute forme de violence. Nous l’avons toujours fait, nous le faisons et nous continuerons de le faire… Nous avons choisi une façon pacifique, pacifiste et civique d’agir. »
La façon de s’exprimer ne peut être vue que comme un plaidoyer pour défendre une idéologie politique, une idéologie qui ne va pas changer parce que c’est à elle et à ses électeurs de le faire :
« Voter n’est pas un crime. L’empêcher par la force, oui ». « Travailler pour l’indépendance de la Catalogne de manière pacifique n’est pas un crime, ce n’est écrit nulle part.
Junqueras insiste sur la nécessité d’une solution politique dans le domaine démocratique, qui soit soutenue par une représentation aux urnes, et sur le fait qu’il est là pour cette raison et non pour une raison criminelle.
Le procès est présenté comme une lutte titanesque entre indépendantistes et unionistes. Les indépendantistes sur le quai. Le ministère public, pour sa part, qui doit défendre les droits des citoyens, joue un rôle accru dans la défense de l’État.
Les défenses des défendeurs présentent l’affaire comme une violation des droits fondamentaux et ont fait appel devant la Cour européenne des droits de l’homme. La Cour européenne des droits de l’homme ne jugera pas si les faits du 1-O Catalan constituent un crime de rébellion, comme le fera la Cour suprême, mais évaluera si les droits fondamentaux ont été violés dans l’enquête ou dans le procès.
Dans l’accusation populaire se trouve VOX, le parti d’extrême droite qui, lors des dernières élections andalouses, a obtenu une représentation parlementaire. Les observateurs internationaux ont été interdits.
La presse indépendantiste, qui couvre le processus minute par minute et avec un large déploiement des médias, parle de vengeance du procureur, d’être un procureur qui reflète les valeurs de l’extrême droite et d’être faux dans leurs accusations.