Abou Korat est mort sous la torture dans sa blouse blanche de médecin car il avait
honoré son serment d’Hypocrate. Il avait soigné des blessés sur les trottoirs. Il a été arrêté et torturé.
Et Abu Korat a pleuré. Le blessé manifestait. L’agent des services l’a enlevé au médecin, nu et sans
défense. il a tiré deux balles dans son aine et puis s’en est allé sans prêter attention à une souffrance
qu’il n’a pas créée avec ses propres mains. Tirer sur un manifestant, ce n’est pas de la torture. Il voit ces
balles comme des ombres du passé, comme si elles avaient créer le manifestant avant de le vider de son
sang. Une nature morte! L’agent de la sûreté frappe la nature morte et puis rit. Il tue et puis rit comme
dans de mauvais films de série B.
(tiré d’une conférence de Ossama Mohamed, réalisateur syrien, festival international des films de
Vienne, «La Mort en Vienne»)