Avec deux conférences dans des universités en Espagne et en Italie, le ministre des Affaires étrangères Ricardo Patiño a expliqué comment l’Équateur s’est libéré de la tutelle du Fonds monétaire international (FMI), une organisation qui, selon ses dires, a utilisé des pratiques de chantage et même dicté la politique monétaire du pays.
Ce mardi, lors d’une conférence à la Roma Tre Universitá Degli Studi, Patiño a déclaré que le FMI était devenu un gendarme garantissant les économies destinées au paiement ponctuel de la dette extérieure.
Telle était l’influence de l’organisme international, que ses bureaux étaient situés au premier étage du bâtiment de la Banque centrale ce qui, selon le ministre, permet de soupçonner qu’il édictait même la politique économique du pays.
Le fonctionnaire a raconté sur les ordres du FMI, les gouvernements ayant précédé Correa ont été contraints de promulguer et d’appliquer une loi (de responsabilité fiscale), qui interdisait d’augmenter le budget au-delà d’un plafond de 3,5%.
Comme conséquence de cette loi, a eu lieu une privatisation de fait des services publics, a-t-il ajouté.
Une autre politique dictée par le FMI a forcé la création d’un fonds qui monopolisait les ressources économiques des excédents pétroliers, en en allouant 80% au paiement de la dette extérieure et seulement 5% pour la santé et l’éducation, une décision que Patiño a qualifiée de criminelle.
Une autre pratique abusive du grand capital était que les créanciers de la dette négociaient regroupés dans un club, mais que les États étaient forcés de négocier individuellement.
Lundi, dans la même ligne d’argumentation, le ministre équatorien des Affaires étrangères a donné une conférence à l’Université de Barcelone (Espagne).
Piliers pour le développement
Le diplomate a fait un examen détaillé de la transformation des finances publiques par le gouvernement du président Rafael Correa (un économiste de 50 ans).
Le ministre équatorien des Affaires étrangères a cité les trois piliers qui sous-tendent la politique de développement pour la transformation économique et sociale du pays andin : la renégociation souveraine de la dette (basée sur un audit officiel inédit), la renégociation des contrats pétroliers (en passant de contrats de participation à des contrats de prestation de services), et la gestion efficace de la politique fiscale.
Les résultats de ces politiques ont permis à l’Équateur de maintenir un rythme soutenu de croissance, de réduire le chômage de 8 à 4% et le sous-emploi de 14%, la reprise de l’économie.