Le choix par l’ONU de la date du 26 septembre pour la journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires n’est pas un hasard.
Le 26 septembre 1983, c’est grâce à la lucidité et au courage du lieutenant-colonel soviétique Stanislav Petrov qu’une apocalypse nucléaire a été évitée. En effet, le système informatique d’alerte antimissiles avait indiqué le tir de cinq missiles balistiques intercontinentaux en provenance des Etats-Unis. Stanislav Petrov a su détecter qu’il s’agissait d’une fausse alerte nucléaire en raison de la réflexion des rayons du soleil sur les nuages situés au-dessus du site de lancement américain et il en a informé sa hiérarchie.
Trente-cinq ans plus tard, cette date a une résonance particulière, alors que la 73e Assemblée Générale annuelle des Nations-Unies s’est ouverte hier à New-York. Un an après l’adoption du Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) par une écrasante majorité de pays membres de l’ONU, la grande messe des diplomaties devrait passer sous silence le sujet majeur de l’interdiction des armes nucléaires.
Alors que certains responsables n’ont que le mot “multilatéralisme” à la bouche, il est regrettable que les États nucléaires ignorent et méprisent l’opinion des 122 pays qui ont voté l’interdiction de l’armement nucléaire. L’argument selon lequel le TIAN viendrait déstabiliser la sécurité internationale n’est pas crédible, venant de pays qui ne respectent pas les engagements du traité qu’ils ont ratifié, le TNP, notamment son article 6, qui stipule que « chacune des Parties au Traité s’engage à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire, et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace. »
Voir le film « 1983, au bord de l’Apocalypse » qui relate l’incident