Utiliser des chars et ouvrir le feu en tirant à balles réelles pour disperser des foules d’hommes, de femmes et d’enfants désarmés est un crime inacceptable, quel que soit le jugement que l’on peut porter par ailleurs sur la politique mise en oeuvre par les dirigeants des Frères musulmans.
Prétendre ensuite que la police a fait preuve d’une « grande retenue » et qu’il n’y aurait eu, durant cette journée dans l’ensemble de l’Égypte, que 220 morts et quelque 1’000 blessés, alors il y en aurait eu dix fois plus, est une insulte à l’égard des victimes et de leurs familles.
Que demandaient ces hommes et ces femmes – appartenant en grande majorité à la classe pauvre – rassemblés pacifiquement que l’armée qualifie « terroristes » et a ordonné de disperser en faisant usage d’armes de guerre ? Ils demandaient la libération de leur président légitimement élu que la junte militaire, qui a pris le pouvoir, a destitué et emprisonné. Pourquoi ne l’avoir pas libéré, n’avoir pas tout tenté pour trouver une issue apaisée et éviter ainsi ce bain de sang qui pourrait bien plonger l’Égypte et son grand peuple dans le chaos et les souffrances d’un affrontement sans issue ?
Les Égyptiens qui appartiennent au mouvement des Frères musulmans n’ont-ils pas droit au respect et à un traitement humain comme tous leurs concitoyens ?
Une Égyptienne essaye d’empêcher un bulldozer militaire d’écraser un jeune homme blessé lorsque les forces de sécurité égyptiennes sont intervenues pour disperser les partisans du président Mohamed Morsi dans la partie Est du Caire, le 14 août 2013