Tout en exprimant ses condoléances à sa famille et à ses confrères, Reporters sans frontières demande que l’enquête n’écarte pas la piste professionnelle au profit de la piste passionnelle, pour l’instant privilégiée.

Auro Ida se trouvait en voiture en compagnie de sa compagne, âgée de dix-neuf ans, lorsqu’un individu surgissant à vélo a ordonné à la jeune femme de sortir et de s’en aller, avant d’ouvrir le feu en direction du journaliste, atteint de six impacts à la tête et au thorax. Le meurtrier, pour l’instant introuvable, aurait pris la fuite à pied.

Les enquêteurs privilégient a priori la thèse d’un crime guidé par la jalousie. Cette hypothèse passionnelle est cependant contesté par le député José Riva, président de l’Assemblée législative du Mato Grosso, cité par le site Página Única (http://www.paginaunica.com.br/), d’après lequel Auro Ida aurait récemment confié avoir reçu des menaces liées à son activité de journaliste, mais sans plus de précision.

“Nous demandons au député de fournir au plus vite des éléments précis et susceptibles de faire avancer l’enquête. Comme dans les affaires précédentes, le mode opératoire du tueur rappelle fortement les méthodes du crime organisé, très implanté dans cette partie du pays. L’hypothèse du crime passionnel, si elle n’est pas à exclure, ne doit pas écarter d’emblée la piste de l’activité professionnelle”, a déclaré Reporters sans frontières.

Les risques pour la sécurité des journalistes demeurent élevés dans certaines régions du Brésil. Néanmoins, des progrès ont été réalisés ces derniers temps dans la lutte contre l’impunité. Ainsi, cinq individus ont été arrêtés, le 3 juillet dernier, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat, le 15 juin, du blogueur Ednaldo Figueira (http://fr.rsf.org/bresil-mobile-a-determiner-apres-l-23-06-2011,40515.html). Restent à connaître le mobile du crime et son commanditaire.