La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a indiqué ce mercredi 17 juillet qu’elle aurait souhaité rencontrer lors de sa visite en Egypte le président déchu Mohamed Morsi, détenu par l’armée. Elle a appelé à sa libération.
L’Europe a réussi là où les Etats-Unis ont échoué. Contrairement à William Burns, l’envoyé américain, Catherine Ashton a réussi à rencontrer toutes les parties égyptiennes.
La chef de la diplomatie européenne a, en effet, été reçue par le président par intérim, le Premier ministre ainsi que par le général Abdel Fattah el-Sissi, le puissant commandant en chef de l’armée et ministre de la Défense.
Catherine Ashton a aussi rencontré des Frères musulmans membres du précédent gouvernement de Hicham Qandil. Elle a enfin rencontré des représentants du mouvement Tamarod, à l’origine de la pétition et des manifestations qui ont abouti à la destitution de Mohamed Morsi.
Catherine Ashton a d’ailleurs souhaité rencontrer le président déchu et le voir « libéré ». Un souhait auquel les autorités ont opposé une fin de non recevoir en se contentant d’affirmer « qu’il allait bien ». Ashton a enfin exprimé le souhait de l’Union Européenne de voir un « retour rapide à un processus démocratique » par le biais d’une transition « ouverte ».
Les pro-Morsi victimes de violences policières, selon Amnesty international
Droits bafoués, arrestations en série, depuis le renversement de Mohamed Morsi, ses partisans vivent un véritable calvaire, affirme Amnesty International. « Des détenus ont été battus lors de leurs arrestations. Ils ont été humiliés », dénonce Ahmed Fahmi, chercheur pour l’ONG en Égypte. Il rapporte des cas de manifestants pro-Morsi insultés, frappés, à qui on a bandé les yeux.
Ces affirmations sont basées sur des témoignages de partisans de la confrérie. Selon Ahmed Fahmi, ceux qui ont été arrêtés, interrogés puis relâchés parlent d’abus, de pratiques qui rappellent l’ancien régime.
« Certains pensent que ceux qui les interrogeaient à ce moment-là étaient des agents de la sécurité nationale, une agence d’investigation utilisée sous Moubarak pour contrer les opposants politiques et qui pratiquaient la torture », explique le chercheur.
Les nouvelles autorités égyptiennes ont finalement annoncé la libération de 650 partisans arrêtés. Mais la majorité est toujours derrière les barreaux, incapable de payer leur caution : entre 100 et 500 euros.