Pendant trois jours, 12, 13 et 14 janvier 2018, à partir de tables thématiques, d’ateliers, d’exposition, d’échanges et d’expérience dans la Salle de méditation du Parc d’Étude et de Réflexion de Punta de Vacas, des éducatrices et des éducateurs de différents pays d’Amérique latine et d’Europe se sont réunis sous le thème « Spiritualité et affectivité pour un Apprentissage Intentionnel ». Ci-joint les conclusions tirées lors de cette 6° rencontre Internationale “Pour une Éducation Humanisatrice”, organisée par le Courant Pédagogique Humaniste Universaliste (COPEHU).

Nous avons la certitude que sans une expérience spirituelle profonde, il n’y a pas de possibilité de transformation sociale réelle. La spiritualité et l’affectivité sont très importantes pour humaniser plus tous les espaces qui ont été détruits par ce système inhumain. La spiritualité est inhérente à l’être humain, peu importe la religion, la croyance choisie ou acquise, parce que le spirituel vibre. Depuis là nous pouvons nous transformer et transformer. C’est ce que vise la transformation profonde essentielle. Sans un processus de développement spirituel, il est très difficile de réaliser une transformation sociale, ceci implique d’étudier et de travailler internement pour aller vers les autres qui veulent cheminer sur le sentier du changement essentiel.

A partir de ce que nous avons partagé dans cette Rencontre, nous donnons naissance à la sixième clé de l’Apprentissage Intentionnel: « Apprentissage et Spiritualité ».

Nous savons que la proposition du paradigme de l’Apprentissage Intentionnel, surgit d’une inspiration et aujourd’hui cette inspiration s’est manifestée chez d’autres personnes. En ce sens, il est extrêmement courageux de récupérer pour nous et de transmettre à d’autres ces inspirations, et de les apporter au monde parce qu’elles génèrent des effets qui vont bien au-delà de ce que l’on imagine lorsqu’elles ont été mises en marche.

Professeurs de religion, de mathématiques, d’histoire et de tant d’autres disciplines sont venus dans cette Rencontre. La pratique de la vocation nous donne les espaces pour mettre en œuvre ce que nous avons appris ici. Pour les offrir aux nouvelles générations qui dans ce moment en ont tant besoin. Ces jeunes et ces enfants, qui parfois sont taxés d’hyperactifs par le système éducatif établi et qui par erreur, pour se calmer, prennent des médicaments. Mais comme éducatrices et éducateurs nous devons également changer en profondeur, afin de leur faciliter les moyens et les enceintes qu’ils ont besoin dans ce monde si troublé.

Nous soulignons dans cette Rencontre la diversité personnelle et culturelle, des multiples intérêts, les modèles, les formes ; car nous voyons que le plus important est la particularité de chacun, apportant sa diversité. Car faire ressortir l’humain est ce qui est précieux au-delà des croyances particulières. Entre ceux qui partagent ce projet, ce qui nous maintient est la persévérance. Lorsque nous persévérons et si nous restons flexibles dans notre regard, même si parfois nous pensons qu’avec un enfant ne sera pas possible, même si cela prendre du temps, c’est le contraire qui se passe. Parfois, celui-ci qui semble ne pas en être, peut d’un seul coup sortir tout et donner beaucoup à ce projet d’une Éducation Humanisatrice.

On s’en va, avec la certitude que nous devons beaucoup étudier, pour apprendre plus d’expérimentation et de pratique. Si nous ne sommes pas capables d’étudier, pour ensuite transmettre à d’autres, nous ne pourrons pas l’amener à la pratique. Nous devons approfondir et travailler beaucoup, car sans travail, sans études et sans fortifier la connaissance et le savoir, il ne nous sera pas facile de contaminer. Par conséquent nous devons approfondir chaque fois plus ce fondement théorique.

Dans notre action éducative quotidienne nous sommes en permanence en contact avec le modèle éducatif installé, de standardisation, de compétition et de marché. Le plus dur dans tout cela, c’est qu’il n’est pas seulement installé comme loi normative mais comme sens commun. C’est là que nous avons un énorme travail pour défaire ce sens commun installé dans la tête depuis là-haut.

Être assis là, avec toute cette diversité, nous enrichit. Il y a là une évidence merveilleuse de ce à quoi nous aspirons à construire. Le paysage, le lieu, les montagnes, ce qui se passe ici, au-delà des activités, cette façon de se regarder, de se voir avec d’autres, est un exercice merveilleux que l’on doit conserver lorsqu’on arrive dans la vie quotidienne, là se trouve la chose dure, lorsque l’on s’insère dans diverses enceintes comme le politique ou l’institutionnel, et ce sont dans ces espaces si violents où nous luttons avec les incohérents, avec ceux qui promeuvent la destruction, là se trouvent les gestionnaires de l’antihumanisme. Chaque jour nous devons faire du travail interne pour les affronter, par conséquent pouvoir compter avec ces Rencontres d’échange est extrêmement nécessaire pour nous fortifier. Nous dégager de cet égocentrisme que propose le système établi et penser dans une « Ecocentrisme » où priment les écosystèmes et où nous avançons ensemble.

Ainsi, nous nous proposons de générer un espace éducatif latino-américain, avec des référents, avec ceux qui seront dans des espaces de décision et d’influence, avec la proposition de la COPEHU extrêmement nourris par l’intellectuel et l’émotionnel. Comme l’année dernière, nous nous proposons également de construire la COPEHU dans chaque lieu où nous sommes, dans les espaces éducatifs des différentes villes.

Ce qui fondamentalement nous unis, au-delà d’être ou pas participant d’un certain mouvement, c’est que cette proposition a à voir avec l’être humain et avec la spiritualité. Nous ne nous sentons pas seuls, parce qu’il y a une grande force universelle en gestation, dotée d’une forte intentionnalité, dans différents endroits, et qu’à travers la spiritualité nous allons pouvoir transformer le monde. Il y a beaucoup de gens dans ça, nous ne sommes pas peu nombreux ceux qui sommes du côté de la cohérence et des bonnes actions.

Silo continue de nous surprendre, avec son enseignement nous continuons d’apprendre, parfois incompris, nous sentons qu’il n’est pas quelqu’un de ce temps nous montrant toujours un chemin. Par conséquent, comme le disait le Maître Silo, nous réaffirmons aussi que c’est le compromis avec la Lumière qui nous permet de parler de responsabilité et de direction. Si chaque jour nous rénovons le compromis avec cette Lumière nous nous maintiendrons dans la bonne direction sur ce chemin.

Les moments que nous avons partagés avec tant de chaleur, avec tant d’échanges inspirés et avec ces expériences pleines de sens, nous donnent un grand espoir pour l’avenir que nous sommes en train de construire. Avec la COPEHU, nous sentons que ce futur est plein de sens, et que ça devient très intéressant, parce que nous sommes les successeurs de ces êtres humains qui ont construit depuis déjà des milliers d’années. Depuis le moment où l’homme s’est connecté avec le feu à l’extérieur, des milliers de choses se sont aussi produites à l’intérieur. Une histoire commence que des millions d’êtres humains poursuivent, nous en sommes les continuateurs et plus tard, puissent nos enfants être là aussi.

Depuis les débuts de la COPEHU, son dessein est de mettre en marche des enceintes pour une évolution infinie, pour que l’être humain sache qu’il est possible de réveiller la conscience, que la transformation interne et sociale est possible, et ceci  rénove notre foi en l’être humain et en notre destin. Un indicateur que nous allons bien, est que la COPEHU résonne chaque fois plus dans les cœurs et dans les espaces éducatifs. Il y a des éducateurs de différentes latitudes qui sont dans la direction d’une éducation humanisatrice, transformatrice et libératrice et ceci est très prometteur.

Nous savons que bien que de nombreuses personnes méconnaissent ce mouvement, nous pouvons partager avec d’autres  ce que nous avons expérimenté dans ces rencontres. Nous nous en allons heureux et avec beaucoup d’affection à partager. Le mot est donc « remerciement » à tous et à chacun d’entre nous d’avoir permis de converger, d’intégrer et de se connecter.

Dans ces rencontres, nous renouvelons la foi dans notre Mission d’humanisatrice, nous sommes des continuateurs et ceci est extraordinaire, nous sommes des constructeurs et nous avons beaucoup à faire. Viendra 2019, une année spéciale parce que c’est le 50ème anniversaire de l’émergence du Siloïsme. Nous serons là une nouvelle fois !

Courant Pédagogique Humaniste Universaliste – 14 Janvier 2018, Parc d’Étude et de Réflexion de Punta de Vacas.

 

Images : Maribel Nuñez, David Mellinas, César Huapaya, Iván Novotny

Diaporama de la Rencontre: