« La santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes sont des droits humains. Malheureusement toutefois, les femmes en Europe continuent de voir ces droits bafoués ou restreints en raison de lois, politiques et pratiques qui reflètent en définitive la persistance de stéréotypes et d’inégalités de genre. Les États doivent prendre conscience de ces violations, y remédier, et s’engager résolument à faire progresser l’égalité de genre dans ce domaine crucial de la vie », a déclaré aujourd’hui Nils Muižnieks, Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, en rendant public un rapport consacré à ces questions.
Le document présente une vue d’ensemble des obligations qui incombent aux États en vertu des normes européennes et internationales des droits de l’homme qui s’appliquent à la santé et aux droits sexuels et reproductifs des femmes. Il fournit des exemples de lacunes que les États européens doivent combler, notamment pour ce qui concerne les droits à la vie, à la santé, au respect de la vie privée, à la non-discrimination ainsi que le droit de ne pas être soumis à la torture et à des mauvais traitements, l’accent étant plus particulièrement mis sur la nécessité d’assurer une éducation sexuelle complète, une contraception moderne, l’accès à un avortement légal et sûr et à des soins de santé maternelle de qualité.
Le Commissaire énonce 54 recommandations visant à aider les États européens à répondre à la nécessité urgente :
- de renouveler l’engagement politique en faveur des droits des femmes et de se prémunir contre les mesures rétrogrades qui compromettent la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes ;
- de mettre en place des systèmes de santé qui préservent et fassent progresser la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes ;
- de garantir une éducation sexuelle complète
- de faire en sorte que la contraception moderne soit abordable, disponible et accessible ;
- d’assurer à toutes les femmes l’accès à un avortement légal et sûr;
- de veiller à ce que le refus de donner certains soins opposés par des professionnels de santé ne compromette pas l’accès des femmes en temps utile à des soins de santé sexuelle et reproductive ;
- de respecter et protéger les droits des femmes lors de l’accouchement et de garantir un accès de toutes les femmes à des soins de santé maternelle de qualité ;
- d’éliminer les pratiques coercitives et de protéger le respect du consentement et des décisions éclairés des femmes dans les situations liées aux soins de santé sexuelle et reproductive ;
- de garantir à toutes les femmes l’accès à des recours effectifs contre les atteintes à leurs droits sexuels et reproductifs ;
- d’éliminer la discrimination dans la législation et la pratique, et de garantir l’égalité pour toutes les femmes en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs.
« Les droits sexuels et reproductifs protègent quelques-uns des aspects les plus importants et les plus intimes de nos vies. Garantir ces droits aux femmes est une composante importante des efforts en faveur des droits des femmes et de l’égalité de genre. Étant donné la résurgence des tendances qui cherchent à remettre en question les protections acquises dans ce domaine, nous devons veiller à rester attachés à ces droits, établis au terme d’un long combat. Les États sont tenus d’assurer à toutes les femmes des soins et des services de santé sexuelle et reproductive qui soient accessibles, abordables et de bonne qualité », a déclaré le Commissaire Muižnieks.
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