Image : Wikimedia Commons London Stock Exchange
La taxe Robin-des-Bois, alias taxe sur les transactions financières (TTF) ou la taxe Tobin, a été proposée par John Maynard Keynes parmi d’autres vers 1936. Son but était de développer une fiscalité plus juste et de refréner la spéculation (aujourd’hui en particulier la spéculation rapide et à court terme sur les devises). L’UE est en train de la mettre en œuvre aussi comme moyen de rassembler des capitaux pour adoucir les mesures d’austérité qui ont suivi le renflouement des banques. Mais le Royaume-Uni tente de bloquer cette avance afin de protéger ses institutions financières qui sont les bailleurs de fonds les plus puissants du principal parti au pouvoir. Nous reproduisons ici une circulaire et pétition de la campagne de la taxe Robin-des-bois au Royaume-Uni.
« Il y a quelques mois, nous avons été ravis de partager avec vous la bonne nouvelle : onze pays d’Europe se sont engagés à introduire la taxe Robin-des-Bois – récoltant la somme énorme de 30 milliards de livres sterling au total. C’est difficile à croire, mais ces taxes sont aujourd’hui menacées par notre gouvernement.
Ces taxes étaient instaurées par des dirigeants européens à l’écoute de millions de gens ordinaires exigeant que les banques paient leur juste part. George Osborne a tenté d’en bloquer le progrès à chaque occasion, mais les dirigeants européens ont continué à se battre et nous avons obtenu le bon résultat. Mais après avoir perdu le moral et les arguments pratiques, George Osborne [le chancelier de l’Echiquier britannique] a recours à une contestation judiciaire désespérée pour essayer d’empêcher ces pays d’introduire leurs propres impôts.
Nous devons agir rapidement pour mettre fin aux manœuvres de cet ignoble shérif de Nottingham et assurer que ces pays puissent introduire la taxe Robin-des-Bois. Osborne a essayé de les faire passer inaperçues un vendredi en fin d’après-midi. Mais en se faisant entendre et en se mettant ensemble, nous pouvons envoyer un message clair, « nous savons ce qui se passe et nous ne les laisserons pas s’en tirer ainsi ».
Ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas de défendre les intérêts britanniques en Europe, mais de défendre les intérêts des amis de ce gouvernement dans la City. Cette contestation judiciaire doit être prise pour ce qu’elle est : un ultime effort désespéré pour maintenir l’obscène rentabilité de notre secteur financier boursouflé.
Au Royaume-Uni et à travers l’Europe, nous avons tous payé pour renflouer les banques. Et des millions d’entre nous en ressentent encore la douleur. Ces taxes proposées sur les transactions financières sont des petites avancées mais elles sont importantes pour s’assurer que les banques commencent à payer leur juste part. Sans compter que 30 milliards de livres sterling fourniraient des fonds essentiels qui peuvent servir à la santé et à l’éducation chez nous, aider les gens dans les pays les plus pauvres et lutter contre le changement climatique.
Le soutien à cette taxe est impressionnant : des dirigeants du monde, des chefs religieux, des économistes, des lauréats du prix Nobel, tous ont applaudi l’initiative prise par les pays européens. Ne laissez pas George Osborne ruiner ce progrès.
Bien à vous,
Robin des Bois