Après avoir traversé une dure semaine la Côte d’Ivoire pleure ses morts. Le conflit ne s’achève pas malgré la victoire des troupes françaises sur le pays.
Le peuple ivoirien est sur le point de perdre son calme, surtout si il s’agit d’enterrer plus de 2700 victimes civiles. Les deux camps sont maintenant opposés, bien que la France ait redonné le pouvoir à Ouattara, les pro-Gbagbo n’oublient pas les centaines de personnes calcinées par les troupes rebelles, alliées aux troupes françaises la Licorne, ni les bombardements sur les civiles non armés. Sans inclure la situation précaire dans laquelle les Ivoiriens doivent survivre aujourd’hui, sans eau potable, sans médicaments, sans vivres…
Le paradoxe de tout ce conflit, c’est que la France considérée, un des plus grands vendeurs d’armes, prône la paix à l’ONU et en plus fait la guerre à ceux qu’elle a armé.
On se pose aussi mille et une questions sur l’intégrité de l’ONU vis-à-vis des droits de l’homme en Côte d’Ivoire. Elle argumente qu’elle soutient la France pour rétablir l’ordre politique du pays, en replaçant Ouattara au pouvoir qu’elle affirme avoir gagné légitimement aux élections.
Toutes ses interventions maladroites, étrangères, ont provoqués une accélération de la crise humanitaire et sociale, au lieu de l’apaiser en convoquant simplement de nouvelles élections plus légitimes. L’ONU, aidée par la France a embarqué le pays dans une guerre sanglante de pouvoir, où des milliers d’innocents vont payer de leur vie, si l’on ne trouve pas un moyen d’arrêter le conflit par la paix.
Il est bon de rappeler que la France, est un des 5 Etats membres du Conseil de Sécurité de l’ONU et curieusement, à l’heure où plusieurs pays émergents réclament une place au sein dudit Conseil, il serait peut-être cohérent de débattre au niveau national, sur l’engagements des français, ne serait-ce que pour mieux comprendre le sens de toutes ces actions brutales.
Pour l’ONU, la transformation serait d’établir des mesures de paix, de protection pour les français résidants en Côte d’ Ivoire et de soutien humanitaire au peuple Ivoirien quelque soit son camp afin d’éviter un nouveau massacre entre eux.
Les Ivoiriens résidants en France, ont suffisamment soufferts de l’intervention des troupes françaises dans le conflit, pour que cette rébellion continue de tuer leurs proches : des parents, des frères, des femmes, des vieux, des enfants, des amis ou encore des voisins … Le prix en vie humaine à payer est trop élevé!
Comme nous révèle le témoignage d’un des survivants:
« Si nos acquis sociaux, notre confort, notre sécurité en général reposent sur ce genre d’actions, je ne veux plus appartenir à tout cela. Mon fils vient de naître, d’un père français et d’une mère ivoirienne originaire de l’Ouest, si le droit du sang me le permet je serai ivoirien et brûlerai mon passeport français, je me le suis promis.
Je demande humblement, du plus profond de mon cœur, pardon à cette splendide nation qu’est la Côte d’Ivoire, à son peuple qui m’a offert un si bon accueil lorsque j’y étais, à mes amis restés là-bas, à qui je ne peux que donner mon soutien, mes prières et je pleure de me sentir aussi inutile dans cette situation.
Ma colère se joint à ma douleur, car j’aime sincèrement la Côte d’Ivoire et je souhaite qu’elle ne soit plus considérée uniquement comme un terrain propice aux affaires, par certains opportunistes intéressés uniquement par leurs profits… »