par Camille Bruneau
Atelier participatif animé par Magali Verdier (Vie féminine) avec Christine Vanden Daelen (CADTM Belgique) autour de la présentation de la mallette pédagogique « Austérité et dette : quand les femmes s’en mêlent ! » – samedi 1er juillet à la 5e Université d’été du CADTM Europe.
Le CADTM et Vie féminine se sont rencontrés sur les trottoirs, pendant les mobilisations des indignéEs. Prenant conscience d’un intérêt commun et complémentaire, les associations décidèrent de faire des choses ensemble ! De cette coopération émergea une mallette pédagogique « Austérité et dette : quand les femmes s’en mêlent ! » qui, à travers de nombreuses animations, montre comment l’austérité affecte spécifiquement les femmes, explique les mécanismes de la dette et comprend toute une partie dédiée à l’action commune. Pour plus d’infos sur cet outil.
Après le visionnage du reportage Ta mère à l’Agora où les femmes s’emparent de l’espace public pour y partager leur précarité consécutive à l’austérité mais aussi les luttes qu’elles mettent en place, nous avons réalisé un exercice de photos-langage permettant à chacunE de partager ses ressentis sur la façon dont la crise affecte les femmes (perte d’emploi et d’autonomie financière, impacts pour la vie familiale, isolement, migration…). Ensuite, nous avons exploré la mallette.
Magali expliqua comment l’animer et accompagner les femmes dans ses différentes activités et modules. Cet outil implique comme prérequis la compréhension collective des liens entre coupures des services publics et précarité des femmes (qui en souffrent « doublement » en tant que travailleuses et usagères majoritaires) ainsi que l’explication de la façon dont la dette dite « publique » a en réalité été utilisée pour sauver les banques. À travers l’alphabétisation économique, on comprend donc que l’austérité est un choix politique.
Le premier jeux que nous avons parcouru consiste à reconstituer la chronologie de la crise de la dette, exercice simple en apparence mais pas si clair même pour les initiéEs à la dette ! Les exercices suivant furent un picto-budget qui, en amenant à se questionner sur les différentes dépenses et recettes publiques, démontre comment l’intérêt collectif n’est pas la clé de la gestion étatique… Ensuite, la spirale de la dette nous a permis de discuter de la façon dont l’austérité a servi comme condition de résolution de la crise et du rôle de la Troïka.
Ces exercices permettent, petit à petit, de comprendre les différents aspects discriminatoires de la dette « publique ». Ils montrent aussi que, s’il y avait une banque 100 % publique, il serait possible d’emprunter à 0 %, ce qui révèle une double trahison par l’État qui n’agit pas dans l’intérêt de la population et mène une politique intimement liée à la finance.
La dernière activité, Les vrais ou faux de la dette récapitule les savoirs acquis. Plus précisément, son but est de déconstruire les discours dominants, d’aider à faire la différence entre faits et faux-semblants médiatiques.
Cette mallette, très utile pour un public de « débutantEs » face au système dette et au féminisme, est accompagnée d’un livret explicatif pour les animateurEs, d’un lexique et de fiches explicatives. Elle comporte 18 animations, peut être achetée dans les bureaux de Vie féminine et est également disponible au local du CADTM à Liège.
L’atelier s’est terminé par la présentation de deux outils :
« V’la la facture ! » audit féministe expérimental qui permet de découvrir des vérités incroyables (comment l’austérité a augmenté le travail gratuit et domestique des femmes mais diminué leur revenus, etc.).
Un questionnaire sur le temps partiel et la priorité à l’accès à un temps plein. Cet exercice démontre que la loi, qui existe depuis 1986 et donne aux travailleurs/euses travaillant en temps partiel une priorité d’accès à un emploi à temps plein lorsqu’un poste se libère, est bien méconnue. Alors que cette législation concerne tous les niveaux et tous les secteurs, de nombreuses personnes se voient leurs droits refusés !