Le matin du 6 juin 2017 à 11h19, 30 militant.e.s sont entré.e.s au siège du Crédit Suisse à Genève pour y mener une action non-violente de désobéissance civile organisée par BreakFree Genève. Il.e.s étaient accompagné.e.s de 4 “Water Protectors” (Protecteur.e.s de l’eau) du mouvement de Standing Rock, venu.e.s de la Turtle Island (l’Amérique du Nord). Trois militants se sont enchaîné.e.s aux piliers de la banque et des banderoles ont été déployées. Les Water Protectors ont alors pris la parole pour dénoncer les investissements de la banque. Ils ont lu une lettre adressée à Tidjane Thiam, directeur générale du Crédit Suisse. L’action a duré jusqu’à 11h36, heure où la police est intervenue pour évacuer les militants en les traînant à l’extérieur de l’établissement. Deux militants ont du donné leur identité à la police et recevront une amende.
Rachel Heaton, Nataanii Means, Rafael Gonzales et Waste Win Young sont en Europe pour une tournée “Stand Up With Standing Rock”, tournée européenne de soutien aux activistes qui luttent contre l’oléoduc DAPL (Dakota Access Pipeline). Du 20 mai au 20 juin 2017, leur passage en Europe est l’occasion de demander le désinvestissement des banques européennes des différents projets climaticides et bafouant le droit des peuples autochtones en cours sur la Turtle Island (Amérique du Nord), de montrer une fois de plus l’opposition ferme des peuples aux politiques climaticides de Trump et de créer et renforcer les liens et les soutiens entre les différentes luttes des deux côtés de l’Atlantique et à travers le monde.
Ce matin, les water protectors et leurs allié.e.s ont ciblé le crédit suisse car cette banque a investit 1,4 milliard de dollars dans le DAPL et les différentes entreprises impliquées dans le projet. Il s’agissait donc de demander au Crédit Suisse de désinvestir complètement du DAPL mais également de tous les les projets fossiles et/ou qui ne respectent pas le droit des peuples autochtones au consentement libre, préalable et éclairé concernant les projets sur leur territoires, projets participant au génocide des peuples premiers. En effet, la résistance physique non-violente au projet sur le camp de Oceti Sakowin pendant plusieurs mois avait stoppé la construction de l’oléoduc sous l’administration Obama. L’arrivée de Trump au pouvoir a changé la donne pour les défenseurs de l’eau puisque le nouveau président américain, protégeant ses intérêts financiers, a envoyé la police fortement armée et la Garde Nationale pour évacuer le camp. Les water protectors ont alors redoublé d’énergie sur la campagne de désinvestissement et obtenu notamment de désinvestissement de Seattle de 3 milliards de dollar du West Fargo, une des banques finançant le projet. Plusieurs villes américaines ont alors emboîté le pas de Seattle.
“[Le projet] profane des sites sacrées des Nations Lakota et Dakota, et a été mis en oeuvre sans le consentement de la Nation Standing Rock.” dénonce Nataanii Means tandis que Rachel Heaton enchaine “il passe sous la rivière Missouri, mettant en danger la seule source d’eau pour les huit communautés de la Nation Standing Rock et de plus de 16 millions de personnes. “
“Plus tôt que vous ne le pensez, les peuples du monde vont imposer un arrêt de l’extraction des combustibles fossiles, ce qui va ruiner la valeur financière de cette industrie”.
A Paris, il.e.s se sont rendu.e.s aux assemblées des grandes banques françaises pour adresser leur demande de désinvestissement directement aux actionnaires qui les ont reçus lamentablement par des huées. A Bruxelles, il.e.s ont mené la marche anti-Trump “Trump Not Welcome”. Aux Pays-Bas, il.e.s ont rencontrés les victimes des tremblements de terre provoqué par l’extraction de gaz dans la région de Groningen. En Allemagne il.e.s ont été accueilli.e.s dans la forêt d’Hambach par les activistes qui occupent les lieux pour empêcher l’expansion de la plus grande mine de lignite (charbon) à ciel ouvert du monde. Après leur étape à Genève où il.e.s s’adresseront également aux Nations Unies lors de la session spéciale sur la responsabilité des multinationales, il.e.s se rendront encore à Barcelone, Madrid, Bilbao, San Sebastian, Bologne, Rome et Naples.