La CSI et ses organisations partenaires au sein du groupement Global Unions en appellent aux institutions financières internationales basées à Washington à adopter des stratégies qui refreinent la tendance à l’inégalité croissante de revenu et de richesse de par le monde. Ce vendredi marquera le début des « Réunions de printemps » annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, à Washington.
Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales, le FMI prévoit une légère hausse de la croissance mondiale mais souligne également les menaces à la stabilité économique découlant de l’incertitude politique qui règne actuellement dans nombre de pays. Plusieurs gouvernements ont, en effet, annoncé des initiatives contradictoires et fréquemment préjudiciables qui incluent des mesures protectionnistes, la victimisation des migrants et des réfugiés et des réductions d’impôt pour les sociétés.
Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI, a déclaré : « Le démantèlement des réglementations et de la protection sociale financée par l’impôt sont de fausses solutions pour s’attaquer aux problèmes des travailleurs et, en réalité, exacerberont l’inégalité de revenu. Les IFI doivent clairement prendre position en faveur d’une amélioration du niveau de vie des travailleurs et d’une amélioration de la couverture sociale en tant que conditions essentielles pour la construction d’une économie mondiale équitable et durable ».
Madame Burrow s’est déclarée particulièrement préoccupée par la politique de déréglementation du marché prônée par le FMI dans de nombreux pays qui, selon elle, est responsable d’une dégradation des conditions telles que les salaires minimums, les protections de l’emploi et l’accès à la négociation collective. Alors que le Fonds a fait part de sa disposition à s’attaquer aux questions de l’autonomisation économique des femmes, de l’inégalité et du changement climatique, aucun progrès tangible n’est envisageable tant que prévaudra une logique d’austérité et de dérégulation.
La CSI a salué les déclarations faites par le président de la Banque mondiale en soutien à la protection sociale universelle et aux soins de santé. Elle a aussi exhorté la Banque mondiale à veiller à ce que toutes ses initiatives de pays soutiennent les Objectifs et a mis en doute la cohérence avec ces derniers de la participation de la Banque à certains investissements dans le domaine des soins de santé privés et du recours par elle à des mécanismes de ciblage extrêmes dans le cadre des programmes sociaux. Madame Burrow a aussi invité la Banque à soutenir une éducation gratuite, équitable et de qualité dans toutes ses activités dans ce domaine.
Sharan Burrow a demandé à la Banque mondiale de coopérer pleinement avec le syndicats et l’Organisation internationale du travail envers la mise en œuvre de la nouvelle sauvegarde relative au travail, adoptée en août 2016, dont l’entrée en vigueur est prévue pour 2018.