Par Javier Cabero
L’appel anonyme « Un jour sans immigrants » a circulé aux États-Unis plus d’une semaine à travers les réseaux sociaux, principalement par Facebook et Twitter, et de nombreuses personnes ont choisi de le soutenir. Le message est devenu viral et s’est traduit par un appel : « Monsieur le président, sans nous et sans notre apport, ce pays serait paralysé ». La protestation pacifique du jeudi 16.01 dénonçait la politique migratoire du nouveau gouvernement de Trump, qui a promis de déporter des centaines de milliers de migrants.
Le long du boulevard Pacific, le fameux quartier commerçant de la ville de Huntington Park, quelques locaux avaient sur leurs portes et fenêtres des affiches demandant de ne pas travailler, de ne pas envoyer les enfants à l’école, de ne pas consommer de l’essence « pour envoyer un message au gouvernement : nous sommes importants dans ce pays ». Un chauffeur du transport public commentait « Aujourd’hui le bus transportait la moitié des passagers par rapport à d’habitude ». Il y a quelques jours, le lundi 13.01, dans la ville de Milwaukee, état de Wisconsin, des milliers de personnes ont parcouru les rues contre l’initiative de rétablissement des programmes anti-migrants 287 G [accords de coopération entre les municipalités et le gouvernement, NdE].
C’est la deuxième grève massive organisée par les immigrants. La première a été l’appel historique du 1er mai 2006, lorsque des millions de migrantes ont marché dans plusieurs localités de ce pays. Cette fois, à Los Angeles, selon les activistes, plus d’un million de personnes ont protesté. La mobilisation a été aussi suivie dans les principales villes du pays. De cette manière, la loi H.R. 4437 qui criminalisait les sans papiers, et aussi ceux qui pouvaient leur offrir de l’aide, a été suspendue.
Ces mobilisations montrent que les temps changent et que les formes de lutte évoluent. Cette fois avec la force de la Nonviolence, qui plus que jamais est nécessaire. Utiliser la violence pour transformer un monde violent est, comme le dit Silo, « se ruer contre une épine ».