Pressenza Santiago, 9/27/10 Chaque personne présente est venue avec un panneau où figure le nom et le visage de chacun des 34 prisonniers politiques mapuche en grève de la faim depuis déjà 75 jours, informant ainsi l’opinion publique de la nécessité d’une justice réelle pour toutes les requêtes du peuple mapuche et exigeant des autorités un traité digne et des mesures réelles pour résoudre le conflit.

« Faire la grève de la faim n’est pas une décision qui se prend à la légère, ce n’est pas le fruit d’un excès ni une vague tentative pour attirer l’attention ; il s’agit d’une action profondément éthique qui doit être traitée comme telle. La grève de la faim est une forme de protestation légitime en vertu de la déclaration de Malte et doit être traitée avec respect et perspective… Les mesures du gouvernement ne font que polariser les positions et accentuer le conflit », a signalé Paulina Acevedo, de l’Observatorio Ciudadano.

Entre les témoignages de soutien des passants et des automobilistes qui passaient dans la rue, une lettre a été remise au président Sebastián Piñera, lui demandant de mettre sur la table des négociations les requêtes des grévistes populaires et de résoudre intégralement le conflit. Dans la missive, les signataires demandent que soit immédiatement organisé un dialogue réel avec la participation d’un représentant du gouvernement et des représentants des prisonniers en grève dans le but d’arriver à trouver des solutions concrètes.

La lettre lance un appel au président selon les termes suivants :
« Monsieur le Président, pour nous, hommes et femmes de la vie religieuse, artistique, politique, culturelle , académique et sociale, il n’existe aucune raison valable qui empêche le pouvoir exécutif de prendre la décision de s’asseoir dès à présent pour discuter des différentes propositions qui pourraient surgir pour résoudre cette grève et écouter les différents points de vue à propos des situations difficiles vécues par le peuple mapuche durant des siècles.

Il nous semble, finalement, que conditionner –comme cela a été fait- le dialogue à la cessation de la grève de la faim de la part des prisonniers politiques mapuche, ne fait qu’aggraver la situation et polarise les positions de façon injustifiée.
Monsieur le Président, la situation est extrêmement grave et urgente. Il n’est jamais trop tard pour réfléchir et amender les actions prises. En particulier lorsqu’il s’agit d’une demande juste que vous avez vous-même reconnue comme juste, en envoyant des projets de loi pour modifier le Code militaire et la Loi antiterroriste. Il serait donc tout à fait logique que les Mapuche ne soient pas jugés selon ces législations imparfaites et contraires aux droits de l’Homme, comme ils le demandent. »

Parmi les participants se trouvaient Roberto Márquez, musicien, Illapu, Luis Lebert, musicien, Santiago de Nuevo Extremo, Juan Ayala, musicien, Juana Fe, Mauricio Diocares, acteur, Grimanesa Jiménez, actrice, Tomás Hirsch, ex-candidat aux présidentielles, Gloria Konig, directrice exécutive de la Fundación Víctor Jara, Patricio Quevedo, producteur de théâtre et membre d’Amnistie Internationale-Chili, Alejandra Arriaza, avocate en matière des droits de l’Homme, Nelson Caucoto, avocat en matière des droits de l’Homme, Paulina Acevedo, journaliste, communicatrice dans le domaine des droits de l’Homme, membre de l’Observatorio Ciudadano, Patricio Vejar, Observatorio Escuela de las Américas, Alicia Lira, présidente de Agrupación de Familiares de Ejecutados Políticos, Flavia Liberona, membre du rassemblement ACCIÓN A.G. et directrice de la Fundación Terram, Rolando Jiménez, président de MÓVILH (Mouvement d’intégration et de libération homosexuelle), Manuel Guerrero, conseiller Ñuñoa, Julio Sarmiento, président de la FECH (Fédération des étudiants de l’université du Chili), Juanita Albornoz, pasteur évangélique, président de la Mesa CLAI-Chile (Conseil latino-américain des églises) Fernando Aliaga, président du rassemblement SERPAJ-Chile (service de paix et justice).

Source : Juan Ortega, Agence Medio a Medio