À Addis Abeda, au siège de l’Union Africaine, les représentants de l’Afrique de l’est ont signé un accord de paix pour la partie est de la République Démocratique du Congo, enlisée dans un conflit armé sans fin. C’est en présence du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, que 11 chefs d’État et responsables de la région des Grands Lacs se sont engagés à rétablir « paix et justice » dans cette région martyrisée par les rébellions armées
Cet accord prévoit la mise en place d’une « révision stratégique » pour la mission de maintien de la paix des Nations Unies, déployée dans la partie est du Congo (MONUSCO), ainsi qu’une succession d’ « étapes » sur le plan politique et diplomatique pour rétablir la sécurité sur le territoire. Parmi les principaux engagements pris par les signataires, celui de « ne pas tolérer ni même de soutenir aucun groupe armé » au sein du pays. Le Rwanda et l’Ouganda ont été accusés à plusieurs reprises de financer et d’armer les rebelles du Mouvement 23 mars (M23) qui en décembre 2012 ont lancé une offensive leur permettant de s’emparer du chef-lieu de Goma, avant finalement d’accepter un retrait en échange de l’entame de négociations avec le gouvernement de Kinshasa. Kigali et Kampala ont toujours nié leur soutien à la rébellion.
Sur la base de cet accord, la MONUSCO, qui compte déjà un effectif de 17000 personnes, sera renforcée par une « brigade d’intervention » dotée d’un mandat pour « l’imposition de la paix ». Déployée le long de la frontière avec le Rwanda, cette force internationale devra neutraliser les groupes armés présents dans cette région, dont le M23, mais également la Force démocratique pour la libération du Rwanda (FDLR), l’Alliance démocratique – Armée nationale pour la libération de l’Ouganda (Adf-NALU) et les Forces nationales de libération du Burundi (FNL).
En outre, les pays limitrophes et la communauté internationale auront pour mission de mettre en place un mécanisme de contrôle pour s’assurer de la pacification effective du territoire, avec la coordination d’un envoyé spécial, qui sera nommé ultérieurement par les Nations Unies.
Le gouvernement de Kinshasa s’est engagé pour sa part à mettre en place des réformes structurelles, notamment dans le domaine de la sécurité intérieure, tout en promouvant la réconciliation nationale, la tolérance et la démocratisation. « Le moment est venu de laisser derrière nous cette logique fondée sur la loi du plus fort et redonner force à la loi », a déclaré le président Joseph Kabila, lors de la cérémonie de signature de l’Accord.
« Il ne s’agit cependant que du début d’un long processus, d’une démarche globale qui nécessite un engagement constant de la part de tous », a observé le Secrétaire général des Nations Unies, tout en appelant de ses vœux « le début d’une nouvelle ère de stabilité et de paix » pour la région du Kivu.