Pressenza Manille, 04/08/2010 Tadatoshi Akiba avait 3 ans lorsqu’une seule bombe nucléaire américaine a réduit la ville d’Hiroshima en cendres. Désireux de conserver la mémoire, Akiba a commencé un programme de voyages dans lequel des Américains et d’autres journalistes ont rendu visite aux survivants de la bombe, appelés « hibakusha ».
En tant que législateur japonais et plus tard, maire de Hiroshima, Akiba a péniblement reconnu que sa ville avait l’obligation morale d’avertir le monde du danger nucléaire, ont déclaré les organisateurs du prix Magsaysay. Il a lancé un mouvement appelé « Maires pour la paix » incluant plus de 4.000 villes dans 144 pays.
« C’est une reconnaissance positive de nos efforts pour réaliser un monde sans armes nucléaires. … C’est un grand honneur » a déclaré Akiba.
Il a déclaré que cela l’encourage à faire encore plus pour réaliser un monde sans armes nucléaires en 2020 et qu’il voudrait accepter le prix en représentant les victimes de la bombe atomique.
Un photographe de presse de Shenqiu dans la province chinoise du Henan, Huo Daishan, 56 ans, a été si choqué par la pollution industrielle, les fumées toxiques et les poissons morts dans le fleuve Huai – le troisième de Chine – qu’il a commencé à en rassembler des preuves, armé d’une caméra bon marché, d’un stylo et un calepin.
Cette campagne est devenue une mission à plein temps pour Hou en 1998, lorsqu’il a organisé un groupe appelé « gardiens du fleuve Huai » et ouvert sa première exposition en accrochant des photos du fleuve à une corde à linge dans une rue de son village.
Avec plus de 15.000 images, Hou a finalement monté 70 expositions dans des villes, universités et villages, démontrant les activités illégales des responsables locaux et des patrons d’usines. Malgré les pressions, il n’a pas abandonné et est parvenu à forcer les autorités et industries à construire des puits profonds et des filtres d’eau bon marché.
Ses efforts ont permis certaines améliorations, bien que le problème de la pollution reste critique, selon la fondation du prix Magsaysay.
Deux autres Chinois situés aux deux extrémités de la bureaucratie d’Etat – Pan Yue, vice-ministre au ministère de la protection de l’environnement et Fu Qiping, chef de village dans la province de Zheijiang – ont aussi reçu des prix pour leur « travail audacieux et constructif pour profiter d’occasions et en créer d’autres pour résoudre la crise environnementale de la Chine. »
Les autres lauréats sont le physicien Christopher Bernido et son épouse Maria Victoria Carpio-Bernido des Philippines, qui ont introduit une nouvelle manière d’enseigner la science et le Bangladeshi A.H.M. Norman Khan, qui a organisé des centres de service et de formation pour aider les personnes souffrant de handicaps.
Les prix seront formellement remis le 31 août à Manille.
Directeur du développement international et conseiller d’administration, fondation pour la culture de la paix de Hiroshima : Secrétariat international de la campagne Vision 2020 des maires pour la paix