Que la paix en Colombie soit signée à Cuba n’est pas un hasard. La paix en Colombie a toujours été l’un des engagements du Commandant de la Révolution Cubaine. Il lui a consacré autant d ‘efforts qu’à al chute de l’ Apartheid en Afrique du Sud, à la libération de l’ Angola ou à l’indépendance de la Namibie et d’autres nations africaines.

Le jour où Jorge Eliécer Gaitan a été assassiné à Bogotá et où le peuple s’est soulevé, un jeune de 22 ans dirigeait la prise d’une garnison à la recherche d’armes pour le peuple et pour l’insurrection populaire spontanée. Pendant 2 jours, il a travaillé infatigablement pour organiser les masses échauffées qui manquaient d’horizon politique et de direction. Passé ce moment, et avec l’aide de l’ambassade de Cuba, il est rentré dans son pays non sans avoir réfléchi sur ces événements.

Des insurrections populaires de cette sorte, je ne connaissais rien de plus que les impressions qu’avaient laisse dans mon imagination les récits de la prise de la Bastille et les coups de tocsin des comités révolutionnaires de Paris appelant le peuple pendant les jours les plus glorieux de la révolution. Mais à Bogotá, à ce moment-là, personne ne dirigeait, rappela-t-il des années plus tard.

Depuis lors, Fidel n’a jamais cessé de suivre minutieusement le développement des événements en Colombie, convaincu qu’il pouvait apporter beaucoup à la réconciliation de cette société accablée par la guerre.

Au début de 1980, la Colonne Jorge Marcos Zambrano du Mouvement 19 Avril, M-19 prend le siège de l’ambassade de la République Dominicaine à Bogotá avec presque une vingtaine de diplomates de haut niveau qui se trouvaient là. Les insurgés exigeaient la libération des prisonniers politiques, dénonçaient les violations des droits de l’homme et plaidaient pour un dialogue et une ouverture politique du système colombien excluant.

Après des mois de négociations, on obtient, avec la participation active de Cuba, la libération des diplomates et l’accueil de ceux-ci et du commandement rebelle sur l’Ile. De cette façon, Fidel et la discrète mais efficace diplomatie cubaine ont réussi à sauver beaucoup de vies et à apporter quelque chose d’important à la résolution négociée du conflit colombien.

Qu’ont dit à leur arrivée à Cuba les diplomates libérés ?

L’Ambassadeur d’Haïti : « Je déclare remercier Cuba pour le pas qu’elle a fait en collaborant pour qu’aujourd’hui, nous soyons tous libres et hors de danger. Le geste de Cuba a été un geste humanitaire qui ne pourra jamais s’effacer. »

L’Ambassadeur du Paraguay : « Je dis que grâce à Cuba nous sommes hors de danger. L’humanité du gouvernement cubain s’est manifestée dans ses relations avec les autres pays, l’affiliation politique n’a pas prédominé pour faire ce pas envers d’autres pays ».

L’Ambassadeur du Guatemala: « Je trinque en l’honneur du peuple et du gouvernement cubain parce qu’il a fait ce geste si humain avec eux. Nous sommes très reconnaissants, nous n’avons pas de mots pour exprimer notre joie, aujourd’hui, nous sommes libres grâce au geste de Cuba. »

Le Consul du Guatemala: « Je l’ai dit, ce geste humanitaire cubain, nous ne pourrons pas l’oublier, nous voudrions en remercier personnellement le chef Fidel Castro ».

Oscar Gorostiaga, chargé d’affaires du Paraguay en Colombie : « Je dis que j’étais reconnaissant pour les soins que j’ai reçu dans notre pays. Seule la participation de Cuba a pu résoudre cette situation ».

Seulement 1 mois plus tard, le Gouvernement de Colombie a accusé le Gouvernement cubain de financer les rebelles du M-19 et rompt ses relations (avec Cuba).

Dans son livre « La Paix en Colombie », Fidel a rapporté :

Notre pays pouvait garder un silence discret face à un déluge de calomnies mais jamais je n’ai dit un mensonge. Nous n’avons pas remis d’armes et nous n’avons pas financé le M-19. Le gouvernement e Turbay Ayala lui-même avait remis 1 million de dollars à cette organisation quand il a négocié avec la commandement. Alors, cette somme avait beaucoup plus de valeur que maintenant, on pouvait acheter avec des milliers d’armes. Cependant, même quand Turbay Ayala a rompu les relations avec Cuba en l’accusant d’armer le M-19, nous n’avons pas dit un mot à ce sujet.

Au milieu des années 90 et grâce à ses bons offices, il obtint la libération du frère de l’ex président le M-19 qui a été retenu pendant plusieurs semaines par une organisation rebelle.

Gaviria, à ce moment-là secrétaire général de l’OEA le remercia personnellement. A quoi Fidel répondit : « Vous n’avez pas à me remercier, c’est l’un de mes devoirs et un devoir de mon pays ». 12 ans auparavant, Cuba avait aussi intercédé auprès des forces rebelles colombiennes pour que soit libéré le frère du président Belisario Betancourt retenu par des membres de l’Armée de Libération Nationale.

A la fin des années 90, les FARC-EP et le président Pastrana commencèrent des dialogues de paix à San Vicente del Caguán, une zone de grande influence de la rébellion. Fidel, une fois de plus, était attentif et a suivi le déroulement du processus par l’intermédiaire de la délégation diplomatique cubaine. La position de Cuba fut claire depuis le début :

« Même si nous pouvons contribuer et aider les 2 parties, nous suggérons de maintenir une position très prudente et un profil discret car beaucoup de gens, même le gouvernement colombien lui-même et ses médias, veulent nous engager dans un rôle de médiateurs ou de facilitateurs, surestimant notre influence sur la guérilla ».

Fidel a clairement envisagé la possibilité que les conversations entre les parties soient menées à bien à La Havane. Dans son livre, il exprime cette intention et rapporte que Cuba faisait des efforts pour trouve rune solution pour la Colombie en vue de la situation entièrement nouvelle qui s’était créée des décennies après le triomphe de la Révolution Cubaine. « Nous avions offert notre territoire comme siège pour toute conversation de paix avec la seule condition que nous ne participerions pas aux négociation puisque le problème devait être résolu exclusivement entre Colombiens sans aucune sorte de pression internationale ».

Dans les 10 premières années de ce siècle, La Havane a été le siège des dialogues entre l’ELN et le Gouvernement d’Álvaro Uribe.

Pendant presque 70 ans, Fidel a apporté beaucoup à la poursuite de la paix en Colombie. Ces efforts se voient récompensés aujourd’hui récompensés par la signature du cessez-le-feu définitif et bilatéral entre le Gouvernement de Santos et les troupes rebelles des FARC-EP. La détermination du Commandant a porté ses fruits et La Havane est devenue la capitale de la paix.

Source en espagnol :

http://www.telesurtv.net/news/Fidel-y-la-paz-de-Colombia-20160623-0056.html

 

Traduction : Françoise Lopez pour Bolivar Infos

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