Difficile de croire que la Palestine, d’habitude plutôt habituée à recevoir de l’aide extérieure, ait envoyé à son tour une délégation humanitaire. Et pourtant : dès le lendemain du séisme, le ministre palestinien de la Santé Jawad Awwad annonçait que le Président Mahmoud Abbas avait approuvé l’envoi d’une assistance à l’Equateur. Cette aide humanitaire serait composée de quinze professionnels de la santé, de médicaments et d’autres dons matériels. Un porte-parole du parti au pouvoir Fatah, Faisal Abu Shahla, a déclaré : « Nous n’oublions pas nos amis. Nous nous soucions des nombreuses victimes du séisme mortel qui a touché l’Equateur. Nous aiderons le peuple équatorien, quelles que soient nos capacités. »
Si voir un pays comme la Palestine se lancer dans une entreprise humanitaire peut étonner au vue de ses ressources limitées, le fait que cette aide soit à destination de l’Equateur n’a rien de surprenant. En effet durant le conflit israélo-palestinien de 2014 dans la bande de Gaza, le gouvernement équatorien sous l’impulsion de son ministre des Affaires étrangères, Ricardo Patiño, avait envoyé 48 tonnes de matériel (médicaments, nourriture, vêtements, matelas, tentes…) lors de la campagne « We are all Palestine ». A l’époque, l’Equateur avait même rappelé son ambassadeur de Tel Aviv, tout comme d’autres pays d’Amérique latine que sont le Chili, le Brésil, le Pérou et le Salvador. L’Equateur avait en parallèle ouvert une ambassade en Palestine après l’annulation d’une visite du Président Rafael Correa en Israël.
L’Equateur avait été le cinquième pays d’Amérique latine à reconnaître la Palestine, en janvier 2011.