Monde sans Guerres vient de lancer aujourd’hui une nouvelle campagne pour les Droits de l’Homme afin de souligner les différences entre les idéaux inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme et mis en œuvre pour la première fois en 1948, et le vécu quotidien pour la vaste majorité des habitants de la planète en matière de droits de l’Homme.

Sous le slogan « Ce sont NOS droits humains. Ils n’ont PAS le droit de nous traiter ainsi », la campagne attire l’attention sur certains des plus gros problèmes de droits humains.

Selon Tony Robinson, porte-parole international de Monde sans Guerres, « les droits de l’Homme sont, pour bon nombre de personnes, synonymes de grandes figures telles que Nelson Mandela et Aung San Suu Kyi, de célèbres anciens prisonniers de conscience. Ces personnes ont combattu les injustices dans certains pays, et des millions de gens ont fait campagne pour leur libération, ce qui, en clair, représentait le début de la fin d’un régime répressif. Ce que les gens ne réalisent pas, c’est que les droits de l’Homme prennent également des aspects basiques, comme par exemple le droit à un niveau de vie adéquat en matière de santé et de bien-être pour eux-même et leurs familles. »

La campagne en elle-même comprend une série d’images à poster sur les réseaux sociaux, qui illustrent un article précis des droits de l’Homme ou une citation pertinente venant d’œuvres de Silo. L’idée est que les personnes trouvent leurs images préférées et les partagent sur Facebook, Twitter, et ailleurs, afin d’attirer l’attention sur les questions des droits de l’Homme. Les images sont disponibles en anglais, français, espagnol, italien et hongrois.

La Déclaration universelle des droits de l’Homme, elle, a été rédigée par une commission de personnes nommées par différents pays, telles que l’Américaine Eleanor Roosevelt et le Français Stéphane Hessel, qui deviendra plus tard une source d’inspiration pour le mouvement Indignado (Indignés) en Espagne.

La Déclaration, en elle-même, n’a pas échappé aux critiques. Les commentateurs musulmans ont souligné l’aspect occidental du document rédigé selon un point de vue chrétien et d’occident. L’article 16 de la Déclaration évoque le mariage sous un aspect très occidental, ce qui engendre des problèmes culturels pour de nombreux pays d’Afrique et d’Asie, où la polygamie existe. Même les mormons américains étaient en désaccord avec cette interprétation monogamique.

Silo, l’écrivain argentin et guide spirituel, a écrit dans ses « Lettres à mes amis » en 1992 que « ces trois sous-paragraphes dans l’article 16 présentent de nombreuses difficultés d’interprétation et d’application dans de nombreuses cultures qui s’étendent de la Méditerranée orientale au Moyen-Orient, en passant par l’Afrique et l’Asie ; c’est-à-dire qu’ils créent des difficultés pour une grande partie de l’humanité. »

Ces critiques du document au regard de son point de vue et des questions culturelles mises de côté, le fait est qu’aujourd’hui, les droits de l’Homme inscrites dans la déclaration ne sont rien d’autre qu’une aspiration que les fameux « 99 % » de la population mondiale sont incapables d’en profiter.

Prenons quelques exemples :

« Article 26 : l’enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l’accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite ».

Le Chili ne semble pas avoir remarqué cet article lorsque l’éducation a été privatisée à un niveau tel que seuls ceux qui payent semblent avoir accès à des études supérieures. La Hongrie propose de réduire de 50 000 à 10 000 le nombre de places gratuites en université.

« Article 28 : toute personne a droit à ce que règne, sur le plan social et sur le plan international, un ordre tel que les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration puissent y trouver plein effet ».

Dites cela aux hommes, femmes et enfants innocents, qui meurent alors que se déroule le processus de changement de régime en Syrie et, précédemment, en Libye.

« Article 23 : 1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage ».

Le système économique dans lequel nous vivons n’est pas conçu dans le but de créer de l’emploi, et pourtant, au lieu de le laisser tomber et de développer un meilleur système, les gouvernements donnent l’argent des impôts venant de leurs contribuables aux banques, engendrant ainsi de l’austérité, du chômage, la régression des droits de l’Homme, la pauvreté et même la mort.

On peut continuer ainsi…

« Article 13 : 1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État ».

Les Palestiniens de Cisjordanie sont restreints de circulation par Israël, qui n’a jamais arrêté la construction de colonies malgré les demandes internationales.

« Article 20 : 1. Toute personne a droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques ».

En Espagne et au Canada, pour ne citer que ces deux pays, des manifestants pacifiques ont été victimes de gaz lacrymogène et de violence policière. Des caméras vidéo ont filmé des agents de police s’infiltrer dans des rassemblements pacifiques afin de mener des actes de violence.

Tony Robinson a déclaré que « si la Déclaration des droits de l’Homme était réellement appliquée dans tous les pays du monde, nous serions dans un situation où Monde sans Guerres et sans Violence n’aurait pas besoin d’exister. Ce serait un changement tellement monumental dans la vie des gens que cela changerait le cours de l’humanité pour toujours. En effet, l’application de cette déclaration éradiquerait la guerre et le besoin de dépenses militaires.

Toutefois, les gouvernements ignorent les droits de l’Homme quand cela ne les convient pas, et la vaste majorité des gens ne savent pas quels droits ils possèdent. Comme l’a souligné Silo, il n’est fait mention nulle part que nous ne pouvons profiter des droits de l’Homme que lorsque l’économie le permet. Et nous ne pouvons pas défendre les jeunes qui ont pris part au Printemps arabe sans défendre, en même temps, les jeunes d’Espagne, du Canada, du Chili, de Wall Street, et partout ailleurs où les gens manifestent de manière pacifique pour leurs droits. Dans tous les cas, il s’agit de la lutte des jeunes pour trouver un meilleur avenir ».

Dans ce contexte, le slogan de campagne de Monde sans Guerres « Ils n’ont PAS le droit de nous traiter ainsi » est un signal d’alarme à une génération. Voyons si quelqu’un va l’entendre.

Les images sont disponibles en :

Espagnol : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10151379225413783.542315.294626638782&type=1

Anglais : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10151249206795139.486447.147272060138&type=1

Français : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.446546895407542.106814.138884989507069&type=1

Hongrois : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.313276442110710.62917.313275872110767&type=1

Italien : https://www.facebook.com/media/set/?set=a.10151530425250130.600801.118424570129&type=3

 

Traduit de l’anglais par Alexis-Michel Gauvrit