Par Michel Taube.
Formons une Chaîne humaine lundi 11 janvier à 19h30 précises autour de la statue de la place de la République à Paris.
Les 10 et 11 janvier 2015, plus de 4 millions de Français et de citoyens dans le monde se sont rassemblés pour condamner les attentats commis à Paris les jours précédents. Les 10 et 11 janvier, plus de 4 millions de personnes ont fraternisé au-delà de leurs opinions et de leurs différences. Du plus petit village aux grandes métropoles, malgré l’inquiétude et la colère, il régna pendant ces deux jours un esprit de fraternité, de dignité et de respect. Nous fûmes des millions à dire notre volonté d’être et de rester libres, égaux et fraternels.
L’esprit du 11 janvier a été souvent mis à mal au cours de cette terrible année 2015. Mis à mal par les attentats (et tentatives déjouées) qui se sont succédés. À cet égard, le 13 novembre a sonné comme un véritable coup de tonnerre, pour les Parisiens, pour les Français, pour les démocrates partout dans le monde.
Mais cet esprit du 11 janvier a aussi été contesté par des oiseaux de mauvais augure, des intellectuels qui cherchent plus manifestement à attiser les passions qhttp://www.opinion-internationale.com/2016/01/06/une-grande-chaine-humaine-pour-que-vive-lesprit-du-11-janvier_39401.htmlu’à créer les conditions de l’union et de la concorde civile. Les Todd et autres intellectuels de salon qui haïssent les élites autant que les peuples n’ont pas vu que l’immense majorité des gens demandent paix, travail et liberté. C’est cela aussi qu’exprima la fraternisation des 4 millions de citoyens le 11 janvier 2015. Trop rares ont été les leaders d’opinion à s’en faire le relai. Dans cette veine républicaine, citons Pascal Galinier, ancien médiateur du Monde, qui a restitué la pensée des lecteurs du quotidien du soir, échantillon des manifestants du 11 janvier, dans son « Qui est vraiment Charlie ? », ouvrage passé trop inaperçu.
Nous le disons avec force : l’esprit du 11 janvier doit nous inspirer tous. Il est l’impératif catégorique que des millions de citoyens ont fixé aux décideurs pour orienter leur action publique. Mettre en place une politique sécuritaire renforcée est nécessaire mais ne s’attaque nullement aux racines du problème. Lutter contre le chômage et la misère sociale n’est même plus suffisant pour répondre à la crise que nous devons surmonter. C’est le vivre-ensemble qu’il faut réinventer.
La meilleure manière de rendre hommage aux victimes des attentats de janvier et de novembre 2015 à Paris, c’est de se battre pour que vive l’esprit du 11 janvier. Ce sera aussi une façon de rappeler que des milliers de rassemblements se sont tenus dans le monde entier le 11 janvier 2015, comme pour faire écho (et leur rendre aussi hommage) aux milliers de victimes d’attentats dans le monde entier.
En effet, faire revivre l’esprit du 11 janvier, c’est aussi rendre hommage aux centaines de rassemblements qui se sont spontanément organisés partout dans le monde le 11 janvier 2015. Cette mondialisation du refus de la barbarie faisait comme écho aux victimes des attentats malheureusement commis à Bagdad, Damas tous les jours, mais aussi à Casablanca, Le Caire ou Tunis, Londres, Oslo, Madrid ou Jerusalem, Istanbul ou Ankara, New Delhi, Tokyo ou Pékin, Boston ou New York, pour ne citer que quelques métropoles qui ont connu des attentats terroristes ces dernières années. Pensons à toutes ces vicimes.
Pour que s’enracine le message de fraternité et de laïcité de L’Opinion Internationale, des actes symboliques doivent être posés, graines du mieux-vivre-ensemble, des gestes forts doivent inspirer des démarches et des actions qui retisseront le lien social, notamment avec les égarés tentés par le djihad.
C’est pourquoi, un an après le 11 janvier 2015, ce lundi 11 janvier à 19h30 précises, nous formerons ensemble une chaîne humaine autour de la statue de la place de la République à Paris, trait d’union entre citoyens de bonne volonté, attachés à la primauté du vivre-ensemble sur les divisions. Cette chaîne d’union ne changera pas le monde mais elle nous rappellera à notre responsabilité vis-à-vis de la société et du monde que l’on doit rebâtir.
Par Michel Taube