- Bien que l’organisation andalouse se félicite que la réforme permette la régularisation des migrants, elle dénonce le fait que le gouvernement espagnol ne place pas le respect des droits humains au centre de ses politiques migratoires.
- Pro Derechos Humanos de Andalucía rappelle que le droit de migrer est reconnu dans la Déclaration internationale des droits humains et que les politiques d’externalisation des frontières causent des milliers de morts à notre frontière sud.
- L’APDHA prévient que la nouvelle réforme, qui n’entrera en vigueur qu’en mai 2025, laisse dans une situation de non-protection les personnes qui ont renoncé à présenter la demande de protection internationale afin de demander la deuxième chance.
L’Asociación Pro Derechos Humanos de Andalucía (APDHA) a évalué aujourd’hui la réforme de la réglementation sur l’immigration annoncée hier par Elma Saiz, ministre de l’inclusion, de la sécurité sociale et des migrations du gouvernement espagnol.
Bien que l’organisation andalouse se félicite du fait que cette réforme pourrait aider de nombreux migrants en situation administrative irrégulière à régulariser enfin leur situation et à accéder à des droits qui leur étaient refusés, elle dénonce le fait que la réforme annoncée par le gouvernement « est basée sur des critères utilitaires et mercantiles ». L’organisation andalouse met également en garde contre « la situation de non protection dans laquelle peuvent se trouver tous ceux qui ont renoncé à la procédure de protection internationale pour demander le statut de la deuxième chance », étant donné que, comme la réforme du règlement n’entrera en vigueur qu’en mai 2025, ces personnes « sont condamnées à ne pas pouvoir travailler et à rester dans une situation d’irrégularité ».
Pro Derechos Humanos de Andalucía souligne que, « bien que le gouvernement lui-même affirme que cette réforme est le fruit d’un dialogue avec plus de 120 acteurs, y compris des ONG, la réalité est que le nouveau texte semble répondre davantage aux besoins des entreprises liées aux secteurs de l’hôtellerie et de l’agroalimentaire, qui ont besoin de main-d’œuvre pour des emplois dans des conditions précaires ».
Dans ce sens, l’APDHA, qui concentre actuellement son rapport Frontière Sud 2025 sur la réalité vécue dans les campements de travailleurs migrants situés à Huelva et Almeria, explique que « dans les deux provinces andalouses, l’industrie agroalimentaire requiert de grandes quantités de main-d’œuvre, essentielles au développement d’une activité qui génère d’énormes bénéfices économiques, bien que les droits humains et du travail de ce groupe continuent d’être systématiquement violés, que leur situation administrative soit régulière ou irrégulière ». Comme le souligne l’organisation andalouse, « ni les propriétaires des exploitations ni les municipalités où elles se trouvent ne fournissent à ces personnes un logement décent, si bien qu’elles sont contraintes de vivre dans des logements insalubres, sans eau ni électricité, dans des conditions d’insalubrité et d’extrême vulnérabilité ».
Cependant, « bien que cette réforme semble être réalisée à la demande de l’industrie hôtelière et des propriétaires agricoles, l’APDHA espère qu’elle servira à améliorer les conditions de vie et la situation de nombreux migrants qui, parce qu’ils sont en situation administrative irrégulière, voient leurs droits les plus élémentaires violés quotidiennement ». Malgré cela, l’Association andalouse des droits humains continue de « soutenir l’initiative législative populaire qui, étant en cours de traitement et ayant la signature et le soutien de plus de 700 000 citoyens, garantirait les droits de plus de 500 000 personnes qui se trouvent actuellement en situation administrative irrégulière sur le territoire de l’État espagnol ».
L’APDHA continue d’appeler à « une politique migratoire qui place le respect des droits humains au centre “ et dénonce que ” les politiques d’externalisation des frontières, qui confient le contrôle des routes migratoires à des pays qui violent les droits les plus élémentaires, causent des milliers de morts et transforment la Méditerranée en un charnier pour ceux qui fuient la guerre, la violence ou la misère ».
Contacts avec les médias
Juanjo G. Marín, tél. 954 53 62 70 – 647 461 592 – Siège andalou, Communication
Ana Mª Rosado, Secteur Migration de l’APDHA, tél. 690 019 644
María José García « Toche », conseillère juridique APDHA Cádiz, tél. 619 087 298