Ce 13 novembre 2024 à Bruxelles, les tracteurs seront de retour en plein quartier européen.  Pressenza Belgique diffuse le communiqué de presse de La Fugea (*), mouvement engagé par et pour les agriculteurs soucieux d’une agriculture durable, à l’origine de cette mobilisation. 

« Nous l’avons déjà dénoncé, la Commission européenne pousse pour conclure l’accord UE-Mercosur lors du sommet du G20 à Brasilia les 18 et 19 novembre prochains. Un accord qui vise à augmenter les importations de produits agricoles venant des pays du Mercosur, en particulier de la viande bovine, que nous produisons déjà chez nous et en mieux ! Ces importations sont une vraie concurrence déloyale pour nos éleveurs ; les normes sont largement inférieures, la viande arrive à bas coût et tire les prix du marché vers le bas. Elles encouragent la production de viande industrielle au Brésil et entrainent ainsi une déforestation massive.

L’accord UE-Mercosur est un danger pour la planète et nos éleveurs et éleveuses. Il est à l’opposé des ambitions du Green Deal ou du dialogue stratégique sur l’agriculture. L’Europe doit sortir de ses incohérences schizophréniques et nous donner les moyens de sauver nos fermes et leur transition !

Pour faire passer ce traité, certains responsables politiques défendent une nouvelle idée insensée : indemniser les éleveurs et éleveuses européens… en espérant effacer les conséquences destructrices des imports de viande bovine sur nos fermes et notre planète. Nous ne nous laisserons jamais enfumer par de soi-disant « indemnisations ». Nos agriculteur-trices ne sont pas des variables d’ajustement à acheter ou à vendre.

En agissant de la sorte, la Commission européenne souffle sur les braises encore chaudes de la colère agricole. L’année 2024 a été très compliquée sur le terrain, les agriculteurs et agricultrices constatent avec amertume que rien ou presque n’a changé depuis les mobilisations du début d’année. Notre demande numéro 1 était claire : des prix justes pour sauver nos fermes et leurs transitions, mais les résultats ne suivent pas. Parmi les autres sources de tensions, nous pointons aussi la crise FCO face à laquelle les éleveurs et éleveuses se sont sentis abandonnés par le politique et ne comprennent pas que l’Union européenne n’agisse pas collectivement face aux épizooties.

Pour éviter un embrasement des campagnes, nous attendons des actes forts de des autorités européennes. Le premier est clair : stopper les négociations de l’accord UE-Mercosur. Nous l’avons suffisamment rappelé, notamment lors des mobilisations du début d’année.

La FUGEA sera donc de retour ce mercredi 13 novembre à Bruxelles. Des agriculteur-trices venant de toute l’Europe et membres d’ECVC seront présents. Nous serons aussi avec nos alliés de la société civile notamment la coalition #StopUE-Mercosur et le RéSAP.

Au programme : Rendez-vous à 11h carrefour rue de la Loi et rue des Taciturnes (sauf changement de dernière minute). Discours des organisations agricoles (FUGEA, ECVC), ainsi que de leurs allié.es de la société civile. Prise de paroles d’eurodéputés et rencontres politiques. « 

(*) Porté sur les fonts baptismaux en 1973 par de jeunes agriculteurs issus des Jeunes Alliances Paysannes (JAP) et du Service professionnel de la Jeunesse agricole (SPJA), le Front Uni des Jeunes Agriculteur (FUJA) voit le jour sur fond de contestation liée au projet d’extension du camp militaire de Marche-en-Famenne aux dépens de terrains agricoles. Rapidement le FUJA se structure et se fixe plusieurs objectifs comme : la défense de l’agriculture paysanne, l’accès à la terre , l’installation des jeunes agriculteurs.

Une dizaine d’années plus tard, le FUJA participe, en tant que membre fondateur, à la mise en place de la Coordination paysanne européenne (CPE) qui donnera elle-même naissance, en 1993, au mouvement mondial paysan Via Campesina . L’objectif est alors de plaider, au niveau européen puis mondial, en faveur de politiques agricoles légitimes, tant sur le plan économique que sur le plan social ou environnemental, et de défendre le principe de souveraineté alimentaire.

Parallèlement, au début des années 90, l’UDEF fusionne avec les Unions professionnelles agricoles (UPA) avant de s’allier en 2001 avec l’Alliance Agricole du Brabant wallon (ABB) pour former la Fédération Wallonne de l’Agriculture (FWA). Le FUJA échappe à ces différents regroupements.

Comprenant désormais parmi ses membres des agriculteurs de tout âge ayant refusé les différentes fusions, le FUJA change de nom à la fin de l’année 2004 et devient la Fédération Unie de Groupements d’Éleveurs et d’Agriculteurs (FUGEA) qui se veut alors un mouvement agricole jeune, indépendant et pluraliste défendant une agriculture paysanne durable.

Contacts : (Belgique)

  • Philippe Duvivier (président) : 0491 56 33 86 – Hugues Falys (porte-parole) : 0497 61 64 14; Timothée Petel (point de contact presse) : 0499 90 75 92