30 organisations de femmes cosignent un texte de soutien à Gisèle Pelicot, survivante de viols chroniques par des dizaines d’hommes organisés par son ex-mari. Le procès de Dominique Pelicot, accusé d’avoir violé systématiquement sa femme, a suscité une réaction internationale. L’ « Initiative contre le génocide des femmes » exprime son soutien à Gisèle, souligne l’importance du débat public sur la violence à l’égard des femmes et appelle à l’action pour assurer la sécurité des femmes dans le monde entier.

SOUTIEN À GISELE PELICOT :

Le procès des 82 violeurs

La France et le monde entier assistent actuellement à un procès choquant et inhabituel. Le procès de Dominique Pelicot, ex-mari de Gisèle Pelicot, en couple depuis 50 ans, qui a organisé pendant 10 ans le viol de sa femme, qu’il a laissée inconsciente et droguée.

Il a notamment invité d’autres hommes via Internet à la violer alors qu’elle était dans un état « d’épuisement » dû au traitement chimique qu’elle subissait, à son insu.

La police a découvert les agissements du mari, qui ont impliqué près de 100 autres hommes, à l’occasion d’un incident survenu dans un supermarché. Dominique Pelicot y a été surpris en train de photographier les fesses et les jupes de femmes, ce qui a attiré l’attention du vigile qui a alerté la police. La police a alors enquêté et découvert les fichiers organisés dans lesquels Dominique Pelicot classait méthodiquement et méticuleusement chaque photo de viol. 20.000 photos et vidéos ont été retrouvées, 82 personnes ont été identifiées et 52 hommes impliqués dans le viol de Gisèle Pelicot, des inconnus « recrutés » par son mari, sont jugés.

Outre Gisèle Pelicot, l’accusé a drogué et filmé sa fille nue, ainsi que ses belles-filles, les épouses de ses deux fils. Selon le témoignage de l’une d’entre elles, entre plaisanterie et sérieux, il aurait demandé à ses petites-filles mineures d’être photographiées nues en échange de quelques jouets.

Les féministes françaises et les militant.e.s des droits des femmes soutiennent Gisèle et suivent ce procès emblématique, qui interpelle la société française et le monde entier. Gisèle Pelicot a décidé elle-même de tenir un procès à portes ouvertes pour faire connaître les expériences cauchemardesques que subissent les femmes, et a remercié les groupes de solidarité pour le soutien qu’ils lui ont apporté.

L’ « Initiative contre le génocide des femmes », qui lutte pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes en Grèce, salue, soutient et remercie Gisèle Pelicot pour sa décision de tenir le procès en public. En effet, malgré son propre martyre, cela permettra à la société de prendre conscience de l’ampleur des abus subis par les femmes en France, en Grèce et dans le monde entier.

Les féministes grecques savent aussi que les violeurs et les agresseurs ne sont pas des monstres mais des gens ordinaires, comme l’a montré le cas des « prostituées » qui ont répondu à l’invitation de Dominique Pelicot. Et dans cette affaire, étayée par des preuves irréfutables (vidéo), on tente de se retourner contre la victime ou de diminuer l’importance de ce qu’elle a subi de la part de son mari et de ses complices.

Nous nous joignons aux voix des féministes françaises et de celles qui sont solidaires de Gisèle Pelicot, aux voix des femmes du monde entier, pour demander aux autorités politiques plus que de belles paroles : assurer des conditions de sécurité pour les femmes. Notre lutte est internationale, car la violence à l’égard des femmes est un problème mondial.

Les organisations soussignées :

Mouvement Artivisme
Groupe d’autodéfense des femmes
Café des femmes de Skyros
Association des femmes de Zografou, rassemblement de femmes
DEPIS Keratsiniou – Drapetsona
DEPIS Korydallos
Centre Diotima
Réseau d’écrivaines contre la violence de genre et le féminicide, « Her Voice » (Sa voix)
Union des femmes de Grèce (E.G.E.)
Association des femmes juristes grecques
Comité pour le genre et l’égalité de la faculté d’éducation de l’Université Aristote de Thessalonique
Laboratoire d’études sur le genre de l’Université Panteion (département de politique sociale)
Réseau hellénique des femmes en Europe
Groupe de femmes « Purple Umbrella » – Alimos
Les ailes de la mère
Mother’s Orgon, Association des mères ayant beaucoup d’enfants
Nimertis Action Art
Groupe de femmes de Ptolemaida
Fédération panhellénique du théâtre acrobatique (P.O.TH.A)
Fédération panhellénique de l’énergie
Association panhellénique de patients et d’amis de patients atteints de maladies lysosomales « Solidarité ».
Groupe pédagogique pour la promotion de la pédagogie de la liberté en Grèce « The Skassiarchio » (en anglais)
Initiative des femmes du Pirée
SHE-Society for Help & Empowerment (Société d’aide et d’autonomisation)
SEPETE – Association du personnel scientifique de la Banque nationale de Grèce
Strong Me, Mouvement pour la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes
SHET, Association des employé.e.s de la Banque nationale de Grèce
Association des droits de la femme, « The Purple » (La Pourpre)
Collectif féministe « Theodora »