Dans un incident bouleversant, une jeune femme de 31 ans, médecin en formation, a été violée et assassinée le 14 août 2024 au RG Kar Medical College and Hospital de Kolkata. Cette affaire a mis en émoi non seulement la communauté médicale, mais aussi le pays tout entier, et a déclenché une vague de protestations.

Contexte et acte

Dans la nuit du 9 août 2024, la jeune doctoresse de 31 ans, dont le nom n’a pas été révélé par respect pour sa famille, se trouvait au milieu de son service au RG Kar Medical College and Hospital de Kolkata, en Inde.

Le lendemain matin, les parents de la doctoresse ont reçu un appel téléphonique alarmant de l’hôpital. L’annonce vague selon laquelle leur fille était « malade » a laissé la famille dans l’ignorance. Lorsqu’ils sont arrivés à l’hôpital, ils ont été confrontés à une nouvelle choquante : leur fille se serait suicidée.

L’horrible réalité ne s’est révélée que quelques heures plus tard, lorsque les parents ont vu le corps de leur fille. Ce qu’ils ont vu allait à l’encontre de toute idée de suicide et indiquait un crime brutal. La jeune médecin, qui avait consacré sa vie à soigner les autres, avait été victime d’un acte de violence incompréhensible.

Enquête et accusations de dissimulation

L’incident a suscité l’indignation au Bengale occidental et dans la communauté médicale indienne lorsque le rapport d’enquête primaire a fuité et a révélé la gravité des blessures, qui ne pouvaient pas être confondues avec un suicide. Les parents auraient été pressés d’incinérer rapidement le corps de leur fille et on leur aurait proposé une compensation financière pour ne pas donner suite à l’affaire et dissimuler la raison de la mort, ainsi que la raison de la défiguration de son corps.

Un suspect a été arrêté, mais des inquiétudes ont été exprimées quant à la rapidité de l’enquête et aux irrégularités de l’examen médico-légal. Le rapport d’autopsie indiquait que ses blessures avaient amené les médecins et les parents de la victime à penser qu’il s’agissait peut-être d’un viol collectif.

Démission

Le directeur de l’institution, le Dr Sandip Ghosh, a ensuite démissionné en raison des protestations et a affirmé être victime d’une campagne. Dans les quatre heures qui ont suivi sa démission, il a été muté dans un autre collège médical réputé, ce qui a entraîné de nouvelles protestations. Les étudiants ont bloqué les portes de l’université et ont refusé d’y entrer.

L’affaire a été transférée à l’organe d’enquête le plus élevé du pays, le CBI Bureau d’investigations central, après que la Haute Cour a perdu confiance dans les autorités publiques. Pendant ce temps, les autorités locales ont tenté d’effectuer des rénovations à proximité du lieu du crime, ce qui a été stoppé par des étudiants.

Réactions et protestations

Les femmes du Bengale occidental ont organisé une veillée « Reclaim the Night » le 15 août, jour de l’indépendance de l’Inde. Quelques minutes après le début de la veillée pacifique, un groupe de voyous a provoqué de violentes perturbations alors que la police se retirait. Les agresseurs ont saccagé l’hôpital et blessé plusieurs médecins et policiers. Le commissaire de police, qui avait auparavant pressé les parents de ne pas donner suite à l’affaire, a rendu les médias responsables des troubles.

Un appel au réveil

Le cas de la jeune doctoresse est un appel au réveil pour la société indienne. Il montre la nécessité urgente non seulement d’améliorer les mesures de sécurité dans les hôpitaux, mais aussi de mener un débat plus large sur la lutte contre la violence envers les femmes. Les voix des protestataires ne doivent pas rester sans écho et les demandes de justice et de réforme doivent être prises au sérieux. Il montre également que, malgré les réformes juridiques qui ont suivi l’affaire Nirbhaya en 2012, les victimes de viol en Inde se heurtent toujours à des obstacles importants en matière d’accès à la justice et aux services de soutien.

La nation est en deuil après la mort d’une jeune médecin talentueuse dont la vie a été tragiquement interrompue. En sa mémoire et dans la quête d’un avenir plus juste et plus sûr, le système judiciaire indien doit agir.


Sources:

  1. purpleready auf X: An on call 2nd year Post Graduate trainee (pursuing MD in chest medicine) [purpleready sur X : Un stagiaire de deuxième année de troisième cycle de garde (poursuivant un doctorat en médecine pulmonaire)]
  2. purpleready auf X: „Shocking statement from #RGKarHospital nursing staff: ‘Police was hiding in the bathroom when the mob attacked,asked for space to hide from the nursing staff in their ward’ [purpleready sur X : « Déclaration choquante du personnel infirmier de l’hôpital #RGKar : La police se cachait dans les toilettes lorsque la foule a attaqué, a demandé de l’espace pour se cacher du personnel infirmier de son service »]
  3. Kolkata rape-murder case: 150 mg of semen found in doctor’s body, doctors say it could be gang rape – BusinessToday  [Affaire de viol et de meurtre à Kolkata : 150 mg de sperme trouvés dans le corps de la médecin, les médecins disent qu’il pourrait s’agir d’un viol collectif – BusinessToday]
  4. Indian doctors call nationwide strike over rape and murder of Kolkata medic | Protests News | Al Jazeera [Des médecins indiens appellent à une grève nationale suite au viol et au meurtre d’un médecin de Kolkata | Actualités des protestations | Al Jazeera]
  5. Kolkata rape and murder: Protests intensify after mob vandalises hospital (bbc.com) [Viol et meurtre à Kolkata : les protestations s’intensifient après que la foule a vandalisé un hôpital (bbc.com)]
  6. Kolkata doctor’s rape and murder in hospital alarm India (bbc.com)[Le viol et le meurtre d’un médecin de Kolkata à l’hôpital alarment l’Inde (bbc.com)]
  7. Kolkata doctor rape and murder case live: Doctors call pan-India strike as protests swell | The Independent [Affaire de viol et de meurtre d’un médecin de Kolkata en direct : les médecins appellent à une grève pan-indienne alors que les protestations s’intensifient | The Independent]
  8. Kolkata doctor rape-murder: Post-mortem report highlights brutal assault, confirms multiple injuries, signs of struggle | Kolkata News – Times of India (indiatimes.com) [Viol et meurtre d’un médecin de Calcutta : le rapport d’autopsie met en évidence une agression brutale, confirme de multiples blessures et des signes de lutte | Kolkata News – Times of India (indiatimes.com)]

 

Traduit de l’anglais par Evelyn Tischer.