C’est désormais officiel : le professeur Muhammad Yunus, le seul lauréat du prix Nobel du Bangladesh, a été nommé à la tête du gouvernement intérimaire par le président du Bangladesh, Muhammed Shahabuddin, mardi à minuit, à l’issue d’une série de discussions avec les hauts gradés de l’armée, les leaders étudiants contestataires et d’autres experts en droit, à Banga Bhaban.

Le professeur Yunus, qui se trouvait à Paris à la suite d’une invitation spéciale du Comité international olympique, a donné son accord de principe pour accepter la responsabilité de chef du gouvernement provisoire, qui devenait nécessaire après la démission du premier ministre Sheikh Hasina et son départ du pays à la suite d’un soulèvement d’un mois mené par la communauté étudiante en association avec des millions de citoyens bangladais.

Les leaders étudiants ont insisté sur le fait que le professeur Yunus devrait être nommé chef du gouvernement intérimaire, car il jouit d’une plus grande acceptabilité parmi les Bangladais, y compris ceux qui vivent à l’extérieur du pays. L’octogénaire promoteur de l’économie sociale a toutefois rejeté la nouvelle de son engagement en politique. Sa participation au gouvernement neutre sera limitée dans le temps, a déclaré cet homme au parler calme.

Auparavant, le président Sahabuddin a ordonné la libération de la présidente du Parti national du Bangladesh, Khaleda Zia, qui était assignée à résidence par le gouvernement de la Ligue Awami dirigé par Hasina à Dhaka. Peu après sa libération, Begum Zia a exprimé son inquiétude face à la violence dans tout le pays, au vandalisme et au pillage des ressources de l’État dans le cadre du soulèvement et a demandé à la population de maintenir la paix.

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a également appelé toutes les parties à faire preuve de calme et de retenue, soulignant l’importance d’une transition pacifique, respectueuse de l’ordre et démocratique. Exprimant son entière solidarité avec le peuple bangladais, il a souligné la nécessité d’une enquête approfondie, indépendante, impartiale et transparente sur tous les actes de violence. Le secrétaire général a déploré les pertes de vies humaines survenues lors des manifestations dans ce pays d’Asie du Sud.