Le dernier campement étudiants pro palestiniens au Québec a été démantelé à la mi-juillet. Il s’agit du campement de l’université McGill à Montréal. Soixante-quinze jours après l’apparition des premières tentes en mai dernier sur le terrain du campus universitaire, les étudiants ont été évacués par une agence de sécurité privée engagée par l’administration de McGill. Selon les observations de l’agence privée les conditions du campement portaient atteinte à la santé et à la sécurité des citoyens et citoyennes.
Par ailleurs, selon un porte-parole du mouvement étudiant pro palestinien l’administration a dépensé plusieurs milliers de dollars pour forcer l’expulsion de ses propres étudiants du campus.
« Ils ont fait tout ça à la place de se départir de leurs fonds qui participent activement au génocide Palestinien » a déclaré le porte-parole.
Interrogé par Radio-Canada zeyad Abisaab, coordinateur du mouvement Society for Palestinian Human Rights de l’université Concordia, ne voyait pas dans cette éviction qu’une décision motivée par des intérêts privés.
Tandis que la ministre de l’enseignement supérieur au Québec Pascale Déry, s’est réjouie du démantèlement du campement en prétextant que plusieurs actes de vandalismes sur la propriété privée avaient été relevés. Selon la ministre, ces actes dépassent largement la liberté d’expression.
Ghassan Boubez, médecin du CHUM (Centre hospitalier de l’université de Montréal) a déclaré pour sa part au journal La Presse :
« Il y a une tuerie, un massacre. Qui va s’exprimer si les étudiants ne peuvent pas? »
Rappelons qu’au printemps dernier, l’administration McGill avait évoqué le non respect de la propriété privée du campus universitaire lors de plusieurs tentatives d’injonction pour mettre fin au campement du mouvement étudiants pro Palestiniens. Par ailleurs, ces tentatives devant les tribunaux avaient toutes échouées.
En effet, plusieurs avocats constitutionnalistes et professeurs avaient expliqué que même si un campus appartient à une université, il ne faut pas le concevoir de la même manière qu’une résidence privée. Un campus est un lieu de débat et le public à le droit d’accéder à l’espace, faire des réunions, et s’exprimer en toute liberté.
Tandis que selon, Emmett MacFarlane, professeur de sciences politiques spécialisée en droit constitutionnel à l’université de Waterloo en Ontario, les universités sont des d’institutions publiques et l’utilisation de leur espace dans le cadre d’un forum public de libre expression est bien établies au Canada.
Mais après soixante quinze jours d’occupation, ce sont les droits de la propriété privée qui sont venus à bout de la liberté d’expression du mouvement étudiants pro palestiniens.
Ainsi suite, au démantèlement du campement l’administration de l’université McGill a décidé de fermer à clés les barrières d’entrée de l’avenue McGill. De plus, plusieurs gardiens de sécurité sont positionnés le long des murs extérieurs du campus.
Dommage, il semble que l’administration de l’université McGill a plutôt opté de traiter le mouvement étudiant avec la manière dure, et du même coup a mis sous clés l’accès à se lieu public où les débats et la liberté d’expression devraient être largement encouragés dans une société « démocratique ».