Mardi dernier à Liège et ce dimanche 16 juin 24 à Bruxelles, les citoyens belges sortent dans la rue face à la vague de droite exprimée lors des dernières élections.  Ils  veulent manifester haut et fort leur refus d’une Belgique raciste, affirmer leur engagement pour un projet de société solidaire et antifasciste.

La coordination antifasciste de Belgique (CAF)  est à l’initiative de la manifestation.  Elle regroupe pour l’instant une vingtaine de mouvements sociaux et organisations, dont les jeunes FGTB, le réseau Ades, le Front antifasciste de Liège, le MOC Bruxelles, l’ASBL Garance, Ecolo J ou encore le Mrax.

Bruxelles, manifestation

Ce dimanche, 4.500 personnes (d’après la police) et 10.000 (d’après les organisateurs) ont donc bravé la pluie nationale, côte à côte, activistes et engagés aux multiples combats.

La manifestation se termine à la Place du Luxembourg, face au Parlement européen.  Dans cette ambiance électrique d’appel vibrant au respect de tous, le Parlement européen se dresse sur la place, somptueusement arrogant, soigneusement protégé … contre les citoyens… un comble pour une institution démocratique !

Les discours forts de syndicalistes et de militants antifascistes appellent à la lutte, pas seulement en Belgique mais aussi en France les 30 juin et 7 juillet prochains. « En France », explique l’un d’eux, « une lueur d’espoir émerge : la gauche a compris que, séparés, on ne peut rien, mais, ensemble, on peut réussir !  En Belgique aussi, il est temps pour toute la gauche, associations, politiques, syndicats… de se réunir en un véritable front ».

Rosetta prend la parole à son tour.  Ancienne déléguée syndicale chez Delhaize, elle dénonce un système d’exploitation des travailleurs face auquel il est difficile de lutter, d’autant que les partis de gauche ne soutiennent plus leur base. « Le plus grand des espoirs » souligne-t-elle avec ferveur « c’est la jeunesse ! »

Nous  l’appelerons Camille. D’origine espagnole, elle fait des études dans le domaine de la nutrition, « parce que la nourriture de qualité est aujourd’hui le privilège des nantis, alors que tout le monde devrait y avoir droit.  De plus, les agriculteurs doivent être correctement rémunérés ».  Elle aussi croit dans la militance des jeunes.  Pour exemple, elle précise que « dans sept universités belges, face à la situation en Palestine,  les étudiants ont occupé les locaux pour exiger la fin du partenariat avec Israel ». A la question, de quelle lutte lui semble prioritaire, elle répond que toutes les luttes sont importantes.  Il n’y a pas de priorité mais bien convergence. La lutte pour le droit des femmes, des LBGT, des immigrés, des sans-abris, « pour le climat, contre la pauvreté… « tant que nous ne serons pas tous libres, toutes les luttes seront prioritaires; nous devons être partout ».

En parlant de la violence, elle souligne que la domination de la bourgeoisie, c’est de la violence ! la discrimination, c’est de la violence ! ».

La manifestation s’est clôturée au son du groupe Anti-Skapitalista avec une première chanson au titre évocateur « Fuck your Money »…