Nous sommes à un tournant de l’histoire de l’humanité, confrontés à des crises existentielles majeures. Le conflit entre la Russie et l’Ukraine augmente le risque d’utilisation d’une arme nucléaire à un niveau jamais atteint depuis la guerre froide. En plus, la crise climatique s’accélère. Au milieu de ces crises, les personnes les plus touchées sont celles qui se trouvent dans des situations de vulnérabilité.

Dans ce contexte, le sommet pour l’avenir des Nations Unies se tiendra pour la première fois en septembre 2024 afin de renforcer la coopération mondiale et de revitaliser l’approche multilatérale comme moyen de relever ces défis. Ce sera une occasion unique de changer le cours de l’humanité vers un monde pacifique où personne n’est laissé pour compte.

Avant le sommet, nous avons décidé, avec quelques organisations japonaises de la société civile et de la jeunesse, d’organiser le « Festival de l’action future » et de renforcer ainsi la solidarité en faveur d’un avenir pacifique et durable.

Le comité d’organisation du Festival de l’Action Future a été créé durant l’été boréal 2023, avec des représentants de six organisations, dont GeNuine, Greenpeace Japon, le Conseil japonais de la jeunesse, Kakuwaka Hiroshima, Youth for TPNW [Jeunesse pour le traité sur l’interdiction des armes nucléaires TIAN] et les jeunes de Soka Gakkai International (SGI). Parmi les défis mondiaux, nous avons décidé de nous concentrer sur deux des principales menaces existentielles d’aujourd’hui : les : las armas nucleares y la crisis climática.

L’investissement des jeunes dans ces questions est plus crucial que jamais, mais ils doivent aussi comprendre qu’ils sont des agents du changement. Il ne s’agit pas d’un sommet, mais d’un « festival » organisé par, avec et pour les jeunes, qui met en lumière la joie d’une jeunesse unie pour un avenir meilleur.

Affiche du festival Future Action. Crédit image : Yukie Asagiri / INPS Japan

Afin de réaliser un événement unique, le comité s’est adressé à autant d’acteurs que possible. Tout au long du processus, le festival a joui de la participation de nombreuses parties prenantes, y compris des ONG, des secteurs privés, des artistes et des représentants des Nations unies.

L’engagement des entreprises a joué un rôle important dans la réalisation du festival et dans la sensibilisation du secteur privé. Par exemple, le Japan Climate Leaders Partnership (JCLP), qui rassemble plus de 240 entreprises engagées à ne pas émettre de gaz à effet de serre, a approuvé l’objectif de notre événement et nous a soutenus dans la mise en place du comité d’organisation. En fin de compte, le parrainage et la participation de plus de 160 entreprises n’ont pas seulement apporté un soutien financier à l’événement, mais ont également ouvert de nouvelles possibilités d’implication des entreprises dans l’abolition des armes nucléaires.

Enfin, l’engagement avec les Nations Unies a élargi la portée et les possibilités du festival. Par exemple, l’un des principaux soutiens et partenaires de l’événement était le Centre d’information des Nations unies (CINU) à Tokyo. Dès le début, le CINU nous a aidés à gagner en crédibilité auprès des différentes parties prenantes, en particulier les entreprises et les artistes. En outre, le premier secrétaire général adjoint aux affaires de la jeunesse, Felipe Paullier, a enregistré un message vidéo exhortant les jeunes participants à travailler ensemble pour un monde dénucléarisé et durable pour tous. À la fin de l’événement, le recteur de l’Université des Nations unies, le professeur Tshilidzi Marwala, a prononcé un discours dans lequel il a souligné l’importance du rôle joué par les jeunes dans la résolution de ces problèmes mondiaux. Le partenariat avec les Nations unies a été le moteur de la réussite de l’événement.

Grâce à des partenariats solides et à l’engagement des jeunes, le festival a été un succès au stade national japonais de Tokyo le 24 mars 2024, avec plus de 60 000 participants, en plus des 500 000 personnes qui l’ont regardé en direct.

Le stade national de Tokyo, où s’est déroulé le festival pour l’action future le 24 mars, avec une affluence estimée à 66 000 personnes. Image : Yukie Asagiri / INPS Japan

L’un des principaux objectifs de l’événement était de faire entendre la voix des jeunes à l’ONU. Au préalable, le comité d’organisation a mené une enquête pour sensibiliser les jeunes aux armes nucléaires, à la crise climatique et à l’ONU. Entre novembre 2023 et février 2024, quelque 120 000 réponses ont été recueillies auprès de personnes âgées de 10 à 40 ans. Les résultats ont montré que les jeunes sont très sensibilisés aux questions climatiques, qu’ils pensent que les armes nucléaires ne sont pas nécessaires et qu’ils souhaitent contribuer à la résolution de ces problèmes. Dans le même temps, plus de la moitié des personnes interrogées ont du mal à avoir de l’espoir pour l’avenir. Quelque 80 % des personnes interrogées estiment que la voix des jeunes n’est pas suffisamment prise en compte dans les politiques nationales et gouvernementales ; elles sont également insatisfaites du statu quo et souhaitent un changement systémique.

Sur la base de ces résultats, le comité d’organisation a rédigé une déclaration commune à l’intention du Sommet pour l’avenir des Nations Unies afin de s’assurer que les voix des jeunes soient entendues et prises en compte dans le processus de discussion. La déclaration a été remise au professeur Marwala lors de l’événement.

Tshilisi Marwala, président de l’Université des Nations Unies et sous-secrétaire général adjoint des Nations Unies (au centre), a approuvé la déclaration commune du comité d’organisation, reconnu l’importance cruciale des voix des jeunes dans l’élaboration de l’ordre du jour du sommet et les a exhortés à « être une lueur d’espoir et une force motrice pour le changement ».  Crédit image : Yukie Asagiri / INPS Japon.

Ce n’est que le début de notre voyage pour créer un grand mouvement de jeunes qui se soucient d’un avenir meilleur. Pour amplifier la voix des jeunes, nous prévoyons de communiquer avec le MOFA Ministère des Affaires étrangères, l’un des points focaux du Sommet pour l’Avenir. Nous participerons également, avec le comité d’organisation, à la conférence de la société civile des Nations Unies qui se tiendra à Nairobi, au Kenya, en mai, une étape clé pour que la société civile puisse apporter sa contribution aux États membres. Nous espérons transmettre les résultats de l’enquête aux hauts fonctionnaires de l’ONU lors de la conférence. En outre, au niveau national, nous travaillerons avec le gouvernement, les Nations unies et les organisations connexes pour contribuer de manière significative au Pacte pour l’avenir.

Lorsqu’il s’agit de s’attaquer à des problèmes mondiaux redoutables, nous pouvons parfois nous sentir désespérés. Cependant, grâce à ce festival, nous avons appris que lorsque des acteurs d’horizons divers s’unissent pour créer le changement, leur solidarité est une lueur d’espoir pour les jeunes. Il est de notre responsabilité de créer un monde où les jeunes se sentent pleins d’espoir. En commençant par ceux du Japon, nous irons de l’avant, en prenant des mesures concrètes pour développer notre solidarité locale et mondiale, en collaboration avec les Nations unies et avec de multiples parties prenantes.

Hiroko Ogushi est membre du comité d’organisation du festival Future Action et l’un des représentants des jeunes de Soka Gakkai International (SGI).

 

Traduction, Evelyn Tischer

L’article original est accessible ici