Aujourd’hui, la flash mob pour le climat s’est transformée en spectacle de danse africaine … A présent, nous sommes à la Bourse, au Centre de Bruxelles et je prends un café avec Katrin, géologue allemande engagée pour l’environnement.
Climate Spectacle 25 Octobre: Choréographie de Zam Ebale, événement co-organisé de Climate March Brussels & Yantra Académie de Danse et Musique – Photo Maïté Abram
« Je suis en Belgique depuis un an et demi. C’est par idéal que je suis venue à Bruxelles. Je voulais agir pour le climat dans l’Union Européenne. J’ai connu mon compagnon – juif et bruxellois, et voilà une nouvelle motivation pour rester dans cette capitale européenne.
Plus précisément, je voulais m’adresser aux politiciens européens.
Le 21 septembre 2014, il y a eu des marches internationales pour le climat. A New York, c’était un événement majeur et à Bruxelles, rien !! Du coup, j’ai pris contact avec les groupes d’action en Belgique. Le « Climate March Brussels » venait de se former avec des citoyens conscientisés et je m’y suis engagée. 2,000 citoyens sont venus pour manifester avec nous en 2014, en demandant aux décideurs de l’Union Européenne de lutter contre le réchauffement climatique de toutes leurs forces.
Depuis, je participe comme volontaire à ces groupements de citoyens.
J’ai étudié la géologie et j’ai toujours été préoccupée par l’environnement.
Pour moi, le réchauffement climatique est une priorité. Dans mon travail, je mets mes connaissances au service de la biodiversité et du développment durable, dans une ONG américaine : « Conservation International ».
Obama a dit : « nous sommes la première génération à souffrir du changement climatique ; nous sommes la dernière génération à pouvoir changer les conditions climatiques ».
Les ressources naturelles sont nécessaires à préserver pour que le monde soit viable pour nos enfants. A l’heure actuelle, d’après les recherches des scientifiques sur les limites planétaires, la perte de biodiversité, le réchauffement climatique et l’accumulation du nitrogène ont déjà dépassé ces limites, menaçant la viabilité du monde futur.
Mondialement, je vois qu’il y a de plus en plus de secteurs qui se réveillent face au changement climatique : le secteur religieux, privé, la société civile.
Au niveau politique, les négociations sont de plus en plus activées malgré bien sûr la contre-action des néo-libéraux.
Dans l’Union Européenne, ce qu’on remarque malheureusement, c’est que la politique d’austérité va à l’encontre des préoccupations de l’environnement. Avec Conservation International, nous tentons de mettre en avant de nouveaux modèles qui respectent l’environnement.
Certaines entreprises ont compris que le respect des ressources naturelles peut aller avec le respect de l’environnement. Avec Starbucks par exemple, nous travaillons sur toute la chaîne de production. Dans les pays de production, nous travaillons avec les petits paysans pour mettre en oeuvre des pratiques de culture rentable et respectueuses de l’environnement, tout en garantissant un travail de qualité à long terme.
Photo : Guy Van de Berg
Des effets du changement climatique déjà visibles
En Afrique, en Amérique latine, l’agriculture est aujourd’hui bouleversée par les périodes de sécheresse plus nombreuses, les pluies diluviennes et non maîtrisables, les tornades … le café est l’une des plantes les plus sensibles à ces manifestations climatiques.
Kiribati, une petite île dans le Pacifique risque de disparaître. Sa population quitte l’île à cause de la montée des eaux.
Un plan Marchal pour protéger les îles du Pacifique
Ce plan Marchal « pacific oceanscape » est destiné à protéger certaines zones de pêche, y compris des zones protégées. C’est un projet qui s’étend sur 10 % des océans du pacifique et est mis en oeuvre avec les responsables politiques. Nous travaillons donc à la fois sur terre et sur l’eau.
Dans mon travail, ce que je trouve important, c’est que nous avons des scientifiques, des politiques, et des équipes qui travaillent à l’implémentation de nos découvertes avec des locaux et nous pouvons donner des conseils avisés pour les négociations politiques internationales. Nous travaillons ainsi avec tous les secteurs concernés, le secteur privé également. C’est essentiel, ce travail commun.
Obama veut changer les choses mais l’opposition aux Etats-Unis est très influençable. Les « climate sceptics » ne veulent pas croire aux dangers pour le futur.
J’ai étudié la géologie et ensuite, un cours sur l’économie puis de journalisme, puis un post-graduat sur les sciences environnementales. Je viens d’Hanovre mais j’ai aussi habité à Berlin, Cologne et en Bavière. Je suis également allée pendant deux ans en Californie – pour la recherche de l’environnement et à New Jersey – pour l’education environnementale.
J’ai aussi eu l’occasion d’aller au Rwanda pour un projet contre l’érosion. Et là, je me suis posée la question de savoir qui, sur la planète était les plus évolués ? C’était il y a 20 ans, il n’y avait aucun moyen et, du coup, nous avons trouvé des réponses écologiques.
Par contre, aux Etat-Unis, pour lutter contre l’érosion, la question est : combien de pesticides pouvons-nous encore utiliser pour que l’eau ne soit pas définitivement impropre à la consommation ?
Il me semble que le plus grand challenge pour le futur, c’est de travailler ensemble en interdisciplinarité, pour « Gaia », notre Mère Nature.
Conservation International : www.conservation.org
Brussels Climate March Group: www.brusselsclimatemarch.org