Nicolas Hulot : « La crise climatique est l’ultime injustice »

Le 4 juin 2015 a eu lieu  à Paris, le 5^ème Forum « Vivre Ensemble, le changement climatique entre Subi et Agir » organisée par le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE). A cette l’occasion, l’envoyé spécial du Président de la République pour la Protection de la Planète, Nicolas Hulot, a fait une intervention autour des enjeux du changement climatique actuel.

Invité en tant qu’expert en questions environnementales, l’ex- présentateur de l’émission Ushuaïa et président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, il a mis en lumière sur les inégalités face au changement climatique qui touchent plus violemment les acteurs les plus démunis. « La crise climatique est l’ultime injustice, elle frappe prioritairement des hommes, des femmes et des enfants qui sont victimes d’un mauvais développement dont ils n’ont pas profité, et qui accessoirement a dû se faire sur leurs dos, et donc elle vient accabler leur précarité ».

L’écologiste estime que l’être humain se trouve dans une période cruciale de son histoire et que son avenir dépendra directement des décisions qui seront prises maintenant. « Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité il y a un enjeu qui vaut pour tous les continents, pour toutes les catégories sociales, culturelles, que nous soyons laïques ou religieux, riche ou pauvre, au nord ou au sud, à l’est ou à l’ouest », expliqua-t-il.

En même temps il appels les pays développés à s’engager véritablement pour respecter les accords environnementaux déjà pris et à écouter les revendications qu’il trouve légitimes des pays du sud. Pour  Nicolas Hulot,  il est nécessaire de « rétablir la confiance avec les pays les plus vulnérables qui subissent le changement climatique sans l’avoir provoqué et qui, d’une manière totalement légitime, réclament une aide pour s’adapter ».

Mais pour changer la situation climatique il ne faut pas se concentrer uniquement sur l’écologie, mais il faudra changer de paradigme, c’est-à-dire, de système, souligne-t-il: « Ce n’est pas dans l’orthodoxie économique et financière actuelle que nous serons en situation de réaliser nos engagements ».

Bien que les discours des dirigeants aillent de plus en plus dans le sens de la responsabilité environnementale, Nicolas Hulot estime que la priorité aujourd’hui est d’agir. Pour lui, la seule façon que les pays ont de tenir leurs engagements, est de promouvoir des mécanismes de financement innovants comme: « une taxe sur les transactions financières « et « prix  carbone ».

Il explique que le développement des énergies renouvelables de façon équitable dans tout le monde pourrait être une source de Paix, puisque chaque état serait autonome, ce qui permettrait de réduire les rapports de forces entre les pays qui possèdent des ressources énergétiques et ceux qui n’en ont pas.

« Le  changement climatique conditionne tous les enjeux de solidarité et de justice. Ouvrons nous à l’inédit, l’innovation, la coopération pour y répondre, car nous serons tous gagnants ou tous perdants ».

Des pistes  de réflexion pour tous les citoyens de la planète;

-Que devons-nous faire, concrètement,  dans notre vie quotidienne dans notre travail, nos habitudes, pour nous adapter au changement climatique?

-Comment peuvent se modifier nos manières de penser et de consommer?

-De quelle manière ces transformations peuvent-elles être utiles et fécondes?

Nous avons six mois pour proposer des solutions logistiques pour les industriels (pays industrialisés),  et  donner de plus en  plus de moyens technologique(et autres) aux les pays du Sud   pour réduire le réchauffement climatique planétaire de  deux degrés, ce qui sera l’objectif affiché de cette  Conférence de l’ONU sur Climat  COP21 en Décembre 2015  à Paris.

Source :Gabriela Bravo/ Journaliste Freelance / gaby.bravo@gamil.com

Photos: Gabriela Bravo

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