Après des semaines de campagne de martelage par les médias et les politiciens allemands contre une réunion qualifiée d' »intolérable » par le maire de Berlin, la conférence de trois jours (12-14 avril 2024) organisée pour discuter du massacre en cours à Gaza et du rôle de l’Allemagne dans son soutien a été bloquée et interdite par la police dans les minutes qui ont suivi le début du deuxième discours. Udi Raz, juif allemand et porte-parole de Jewish Voice for Peace en Allemagne, a été arrêté.

La police a coupé l’électricité de la salle et a averti les participants, les organisateurs et les orateurs qu’ils seraient poursuivis. Ils ont été qualifiés de « haineux d’Israël » ; cependant il ne s’agissait certainement pas de fauteurs de troubles ou d’antisémites, mais de professeurs d’université, de politiciens, de médecins, d’écrivains et de chercheurs renommés.

Deux d’entre eux n’ont même pas été autorisés à entrer dans le pays : le gouvernement allemand a interdit à Yanis Varoufakis d’entrer en Allemagne et même de s’exprimer sur les ondes. Le chirurgien palestinien et recteur de l’université de Glasgow Ghassan Abu Sitta, qui a apporté son aide à Gaza pendant 43 jours avec Médecins sans frontières, a été arrêté à l’aéroport de Berlin et littéralement expulsé. La police a également arrêté des citoyens qui protestaient contre son traitement et leur a interdit de revenir à l’aéroport pendant un an.

La culpabilité à l’égard de la Shoah et la défense aveugle d’Israël conduisent l’Allemagne à des niveaux d’intolérance indignes d’un État prétendument démocratique.

 

Voir aussi :

Yanis Varoufakis : le discours prévu à Berlin avant que la police ne mette fin au congrès sur la Palestine

 

Traduction, Evelyn Tischer