Les Grecs anciens suspendaient les guerres entre eux pour la durée des Jeux Olympiques. A l’époque, les Jeux ne duraient que cinq jours. Mais la trêve durait tout le temps nécessaire aux athlètes pour se rendre à Olympie et en revenir, un mois avant et un mois après. Faisons de même !

Les Jeux Olympiques de Paris 2024 se dérouleront du 26 juillet au 11 août et les Jeux Paralympiques du 28 août au 8 septembre, sur une durée bien plus longue mais avec des temps de transport bien plus courts. Pour respecter l’esprit olympique, toutes les guerres devraient donc être suspendues au moins deux mois (9 semaines), du 14 juillet au 15 septembre 2024 – et pourquoi pas, dès maintenant.

Cette trêve -et sa prolongation souhaitable- devrait être mise à profit par l’ensemble des Etats représentés aux JO pour établir les bases d’une paix planétaire durable, fondée sur la justice et le respect du droit international.

Ainsi, la Russie étant toujours en guerre contre l’Ukraine, le CIO pourrait autoriser ses athlètes à concourir sous son drapeau sous réserve qu’elle ouvre au préalable des négociations avec l’Ukraine sur les modalités de son retrait derrière les frontières internationalement reconnues qu’elle s’était engagée à respecter, ainsi que la souveraineté politique de l’Ukraine, en signant le 5 décembre 1994 le Mémorandum de Budapest. Ce respect étant de règle n’exclurait pas que le sort de la Crimée soit tranché par sa population via un référendum loyal effectué sous contrôle de l’ONU ou de l’OSCE.

Du côté russe comme du côté ukrainien, civils et militaires apprécieront certainement ce répit accordé à leurs vies, d’autant plus qu’il pourrait et devrait devenir définitif.

Au Proche-Orient, après un cessez-le-feu urgent qui ne peut plus attendre, une paix juste et durable doit être négociée entre Israël et les Palestiniens – qui devront disposer d’une délégation aux JO malgré la centaine d’athlètes palestiniens de haut niveau tués dans les bombardements de Gaza.

Partout où la guerre sévit, elle doit être suspendue et ses motifs résolus diplomatiquement.

Ce temps de paix doit, tout aussi impérativement, être saisi par les Etats dotés d’armes nucléaires pour commencer à négocier l’élimination complète de ces armes. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, signataires du Traité de Non-Prolifération (TNP) – Etats-Unis, Russie, Royaume-Uni, France et Chine- y sont tenus par son article VI, qu’ils bafouent depuis son entrée en vigueur en 1970. Les quatre autres Etats dotés de ces armes -Israël, Inde, Pakistan et Corée du Nord- doivent eux aussi siéger à la table de négociations, et les six pays hébergeant des armes nucléaires (américaines en Allemagne, Belgique, Italie, Pays-Bas et Turquie, russes au Belarus) devront leur être associés.

Ces armes, « fondamentalement dangereuses, extraordinairement coûteuses, militairement inefficaces et moralement indéfendables » selon le général US Lee Butler, ancien chef du Strategic Air Command, sont des armes de crime contre l’humanité, contraires aux Conventions de Genève, au droit humanitaire et à la Charte des Nations Unies. Aux antipodes de l’idéal olympique, elles offrent aux nations l’exemple de la pire violence : la menace d’hécatombes, comme prétendu moyen d’empêcher les guerres -ce qu’elles ne font manifestement pas-, en fait comme moyen d’imposer la domination des pays qui en ont sur ceux qui n’en ont pas.

Elles représentent en outre un immense gâchis quand l’humanité devrait consacrer toutes ses forces à relever les terribles défis du temps présent, sociaux, humains et environnementaux, en particulier climatique.

Excluant la triche et la violence, l’Olympisme exige au contraire le strict respect des règles convenues, l’égalité de statut entre les compétiteurs, le respect des droits de chaque personne. Selon sa Charte, « le but de l’Olympisme est de mettre le sport au service du développement harmonieux de l’humanité en vue de promouvoir une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine ». C’est le moment où jamais !

C’est pourquoi nous appelons les sportifs, le Comité olympique, les spectateurs des JO de Paris et toutes les personnes éprises de paix et d’humanité à s’unir pour exiger des dirigeants du monde
-  l’arrêt de toutes les guerres en cours,
-  l’ouverture de négociations loyales entre les parties en conflit, en vue d’aboutir à une paix juste et durable,
-  l’arrêt de la course aux armements et l’élimination planifiée de toutes les armes nucléaires.

En même temps que la Flamme olympique, la Flamme de la paix et du désarmement nucléaire brûlera en France pendant le Festival de Saintes « Désarmer pour vivre », du 6 au 9 août 2024, ouvert à tous les artisans de paix, artistes, penseurs, sportifs, élus, citoyens du monde. Allumons-la sans attendre dans nos cœurs et nos esprits. Le monde n’appartient pas aux va-t-en-guerre, aux affameurs, aux dictateurs, aux assassins. Il appartient aux peuples généreux, aux cœurs fraternels, aux amoureux de la vie. Aux vivants.

Protégeons la vie, exigeons la paix !
Halte aux armes ! Halte aux massacres ! Halte aux guerres !
Oui à une trêve olympique !

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