Alexe Frédéric Migneault est un.e jeune déclaré.e binaire. Après 12 jours de grève de la faim, elle estime avoir remporté une première lutte contre la Régie de l’assurance maladie du Québec et provoqué l’avancement de la cause. C’est pourquoi il a mis un terme à son jeûne.
Depuis plusieurs mois voire plusieurs années, Alexe souhaite, comme plusieurs personnes binaires, que les cartes d’assurance maladie du Québec soient dotées d’une troisième option de genre.
« De belles avancées ont été faites », écrivait Alexe Frédéric Migneault sur sa page Facebook, il y a quelques jours. « Les organismes qui me représentent et moi-même avons pu rencontrer des personnes haut placés. Je crois que ce n’était pas en vain. Nous avons réussi à attirer leur attention sur les délais déraisonnables que subissent les gens comme moi. Et c’est déjà un exploit. » (La Presse)
Alexe Frédéric Migneault juge que les « problèmes concrets » rencontrés dans le système de santé en raison de sa non-binarité n’ont pas reçu « la reconnaissance qui leur est due, mais au moins, les personnes non-binaires auront un nouvel outil pour les aider ». (La Presse)
Depuis le 20 novembre 23, Alexe s’était installée près des bureaux de la régie d’assurance maladie, à Québec, se nourissant de bouillon de légumes, d’eau et dun peu de chocolat chaud.
« Mais je ne recommande cette méthode à personne. C’est douloureux, frustrant, et pas du tout glam. On a de la difficulté à marcher et à fonctionner. C’est dangereux. On est en perpétuel état d’hypoglycémie », a-t-iel écrit sur Facebook, mardi. C’est douloureux et handicapant, a-t-iel ajouté vendredi. Mais au moins, ça a servi à quelque chose, et j’ai pu calmer mon sentiment d’impuissance devant cette injustice enrageante. » (La Presse)
‘Les droits des personnes non binaires
Les personnes non binaires peuvent choisir d’adopter des pronoms personnels différents pour se désigner, changer de prénom, adopter une expression de genre différente de celle de leur genre assigné à la naissance. En plus d’une éventuelle transition sociale, certaines choisissent également de réaliser une transition médicale.
La non-binarité est rarement reconnue officiellement à travers le monde; en 2023 seulement 16 pays reconnaissent un genre non binaire et permettent la mention de «troisième sexe » dans leur état civil.
Lors du recensement en 2021, le Canada fut le premier pays au monde à avoir effectué un recensement inclusif d’envergure nationale. Les résultats révèlent que parmi 30.5 millions de Canadien et Canadiennes, moins de 0,33% se définissent comme trans ou non-binaires, soit 100 815 personnes
Le projet de loi 103 du Québec, Loi visant à renforcer la lutte contre la transphobie et à améliorer notamment la situation des mineurs transgenres, a été adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale le 10 juin 2016. Les mineures trans peuvent maintenant changer de nom et de mention de sexe sans avoir recours préalablement à des interventions médicales.
Cependant, les questions de reconnaissance des droits des personnes trans migrantes non citoyennes et des personnes non binaires restent non solutionnées. L’option « neutre » ou la possibilité d’exprimer une identité de genre non binaire restent absentes.
Le projet de loi 103 a aussi permis d’interdire la discrimination basée sur l’identité de genre et l’expression de genre. Cependant, ce changement réduit le concept « d’identité de genre» aux réalités trans. Pour citer Florence Ashley, militante trans et non binaire:
« En parlant d’identité de genre seulement en relation avec les personnes trans, la dépendance au genre assigné à la naissance dans la loi est naturalisée. Parce que le genre des personnes trans est uniquement identitaire en contraste avec la réalité matérielle du sexe, leur effacement en tant que sujets habituels de la loi est justifié, » explique Florence Ashley lors d’un entrevue dans le magazine Articulation (Articulation Magazine )