Le samedi 7 octobre, des miliciens du Hamas ont attaqué des cibles civiles et militaires en territoire israélien, tuant des centaines de personnes et semant la panique dans la population. La réponse du gouvernement israélien ne s’est pas fait attendre, avec notamment le bombardement de villes sans défense, faisant des centaines de victimes civiles et semant la destruction et l’horreur à Gaza. Les autorités israéliennes menacent de riposter durement en une guerre longue et sanglante. Lors des précédentes représailles, la machine militaire de l’État israélien ne s’est arrêtée que lorsque les victimes de Gaza ont atteint des proportions disproportionnées, jusqu’à trente fois supérieures aux dommages que la population ou l’armée israélienne aurait subis. Et maintenant, ils menacent que cette fois-ci, ce sera bien pire.
Il faut souligner que deux millions de Palestiniens vivent à Gaza depuis plusieurs décennies dans une situation dramatique et cruelle provoquée par les puissances occidentales.
Enfermés et bloqués dans un « ghetto » construit par l’Etat israélien, ils sont soumis à une humiliation totale, ne pouvant ni sortir ni entrer sur le territoire, ne pouvant recevoir les matériaux nécessaires à la construction des infrastructures dont ils ont besoin, sans les médicaments nécessaires à leurs hôpitaux ni l’accès aux sources d’énergie dont ils ont besoin. Les Palestiniens sont assiégés et soumis à la puissance militaire de l’armée israélienne, qui bombarde périodiquement villes et villages, causant des milliers de morts parmi la population. Ils sont soumis à une politique qui ne peut être décrite que comme une politique d’extermination, qui progresse parfois lentement, mais qui explose à d’autres moments, faisant des milliers de victimes.
Une politique qui bafoue toutes les résolutions de l’ONU et viole les droits fondamentaux des Palestiniens avec la complicité des États-Unis et de l’Union européenne.
La stratégie du Hamas, qui prétend rechercher la libération des Palestiniens, ne fait que les entraîner dans des situations sans issue qui transforment les Gazaouis en monnaie d’échange. Pendant ce temps, de l’autre côté de la barrière, la peur d’une grande partie de la population israélienne se répand face à la mobilisation forcée vers la guerre et le combat. Dans un douloureux paradoxe, apparaissent des dirigeants qui finissent par être les pions d’un jeu fou d’intérêts, géostratégiques ou groupusculaires, dans lequel les vies humaines ou les souffrances de la population n’ont aucune importance.
Depuis un certain temps, toute tentative de recherche d’une solution non violente et fondée sur le dialogue a été dynamitée, laissant les Palestiniens sans espoir d’une solution pacifique qui rendrait possible une coexistence digne entre les deux peuples. L’avenir étant fermé, des milliers de jeunes Palestiniens voient désormais dans la violence le seul moyen de transformer leur situation. La croyance en la prétendue « nécessité » ou « inévitabilité » de la violence comme moyen de résolution des conflits donne du pouvoir aux violents. C’est ainsi que les peuples peuvent en venir à élever et à maintenir au pouvoir les ennemis de leur propre avenir.
Comment arrêter cette spirale de violence exacerbée si les responsables du massacre publient des proclamations appelant à la vengeance et à la violence disproportionnée, en masquant cette violence par le « droit à l’autodéfense » ?
L’internationalisation du conflit et le danger nucléaire qui se profile à l’horizon nous placent tous à un carrefour manifeste. Dans ces circonstances, nos espoirs ne reposent pas sur la conscience des dirigeants actuels, mais sur la voix des peuples et de ceux qui parviennent à se faire entendre en envoyant un message en faveur de l’arrêt de l’escalade de la violence malgré la pression des gouvernements et des médias qui promeuvent un bellicisme irresponsable.
Chaque dénonciation et chaque acte signifiant un appel à la non-violence est un acte qui construit la réalité qui, à l’avenir, sera évidente. Nous devons tous renforcer la conscience de la non-violence et, en ce sens, c’est un moment très opportun pour les personnes religieuses et les différentes voix de la spiritualité d’exprimer leur engagement et leur appel à un monde sans violence.
De la part de Convergence des Cultures et du Parti Humaniste, nous voulons également encourager les milliers de volontaires qui se préparent à participer à la 3ème Marche Mondiale pour la Paix et la Non-violence l’année prochaine, à donner un signe qu’il est nécessaire de changer le monde et qu’il est urgent d’arrêter les guerres et de vaincre les différentes formes de violence.
Traduit de l’espagnol par Evelyn Tischer