« S’ils ne reconnaissent pas notre révolution, ils continueront à s’écraser sur le même mur d’isolement. »
Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a proposé aujourd’hui à son homologue des Etats-Unis, Barack Obama, de reconduire les relations entre les deux pays à partir d’un dialogue basé sur le respect mutuel mais conditionné par 4 points:
Maduro a indiqué qu’il tendait « la main » à Obama mais que d’abord, les Etats-Unis devaient « reconnaître l’indépendance et la souveraineté » du Venezuela.
« S’ils ne reconnaissent pas notre révolution, ils continueront à s’écraser sur le même mur d’isolement, » a dit le successeur du défunt Hugo Chavez en assurant que les élites des Etats-Unis ont cru qu’avec la mort du président vénézuélien précédent « la révolution bolivarienne serait terminée ».
Comme seconde condition pour établir le dialogue, il a appelé instamment Obama à « abroger » le décret par lequel les Etats-Unis considèrent le Venezuela comme une « menace ».
Selon Maduro, ce décret est « disproportionné et irrationnel » et « il faut chercher les voies diplomatiques, juridiques » pour l’éliminer parce que « nos enfants ne seront pas tranquilles tant que les Etats-Unis n’auront pas abrogé ce décret. »
« Ce décret est très dangereux (…), il n’est pas seulement la sanction de 7 Vénézuéliens honorables. Tout ce qu’ils disent sur eux est mensonge, est faux. Ce décret intervient dans la vie intérieure du Venezuela, a-t-il déploré.
Je me mets en pétard quand quelqu’un parle du Venezuela parce que moi, je ne parle d’aucun pays. Chacun dirige son pays avec les méthodes de sa Constitution. Personne ne doit intervenir au Venezuela, » a-t-il insisté.
Maduro a exigé, de plus, que les Etats-Unis démontent « l’appareil militaire » dont il assure qu’il est établi dans leur ambassade à Caracas « où ont été préparés des coups d’Etat ».
« Qu’est-ce que je fais? » s’est demandé Maduro en évoquant le fait que les Etats-Unis conspirent contre le gouvernement chaviste depuis le territoire vénézuélien même. « je fais l’idiot, je regarde ailleurs? », a-t-il ajouté.
Enfin, Maduro a conditionné le dialogue avec Obama au fait que les Etats-Unis prennent « des mesures légales pour arrêter la conspiration » contre lui « depuis Miami, depuis la Floride » où a été planifié son propre assassinat et où « il y a des gens », des journalistes, qui se consacrent à « analyser quel est le meilleur fusil pour m’assassiner ».
Maduro a souligné qu’il veut « discuter » avec les Etats-Unis, qu’il veut « la paix » et une relation civilisée « qui nous permette vraiment d’avancer » mais que le Venezuela se trouve sous une agression, sous une menace ».
« L’Amérique Latine est entrée dans une nouvelle époque (…) ce n’est pas une époque de changements, c’est un changement d’époque » a affirmé Maduro.
« Nous assumons le défi de construire des relations de respect, de construction et de bonheur de nos peuples, de démocratie véritable », a proposé Maduro.
Maduro a confirmé qu’il remettrait à la délégation au Sommet une lettre de l’Association des Familles et des Victimes de l’Invasion de Panama du 10 décembre 1989 dans laquelle on exhorte les Etats-Unis à demander pardon pour cette intervention militaire qui a fait 4000 morts.
« L’histoire ne peut pas être occultée. Je remettrai cette lettre qu’ils m’ont remise parmi les larmes et les chants », a dit Maduro.
Il a assuré que la majorité des Etats-uniens « veulent la paix », « veulent cesser d’être un empire » mais que les intérêts de lobbies de Washington les en empêchent.
« Vous êtres président » a-t-il dit à Obama, et il a répété: « Les Etats-Unis veulent cesser d’être un empire ».
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Traduction Françoise Lopez