Jujuy continue de connaître des scènes de violence explicite avec la répression constante des barrages routiers et des manifestations qui se déroulent à l’intérieur de la province. À ces événements s’ajoutent les persécutions subies par les proches des détenus, comme la descente de police dont a été victime ce jeudi 29 juin au soir la mère qui manifestait devant la prison d’Alto Comedero pour demander la libération de son fils, détenu malgré le fait qu’il soit diagnostiqué autiste.

Mais la folie des actions du pouvoir judiciaire dépendant du gouverneur Gerardo Morales ne s’arrête pas à l’intimidation de ceux qui participent aux manifestations, qu’il s’agisse d’enseignants, de mineurs ou de peuples indigènes qui s’opposent à la cession du lithium à des puissances étrangères.

Ce matin, ils ont perquisitionné le domicile de la dirigeante sociale Milagro Sala, détenue depuis le 16 janvier 2016 et tenue pour responsable de toute action d’opposition ayant lieu à Jujuy.

La brutalité utilisée durant cette descente a été d’autant plus cruelle, du fait que le mari de Milagro, Raúl Noro, était revenu dans la maison pour y passer les derniers jours de sa vie, après avoir été hospitalisé dans un sanatorium. L’action du parquet, de la police et des douaniers a provoqué la décompensation de Noro. Les moments ont été très critiques lorsque les ambulanciers qui devaient intervenir pour lui porter secours ont été empêchés d’entrer dans la maison.

Comme l’a dénoncé Ariel Ruarte, l’avocat de la famille, les médecins qui ont soigné Noro ont même fini par être retenus contre leur gré à l’intérieur de la maison.

Milagro Sala a subi une série d’actes arbitraires au fil des ans, avec des affaires montées de toutes pièces, des sentences rédigées avant les procès, des condamnations par les médias et des tentatives d’attenter à sa vie pendant sa détention. Aujourd’hui, assignée à résidence, elle vit un conflit permanent avec la justice pour pouvoir être prise en charge dans une clinique de Buenos Aires, Jujuy ne disposant pas des professionnels nécessaires pour la soigner.

L’accumulation de toutes ces horreurs a eu lieu au moment où Morales a lancé sa pré-candidature à la vice-présidence, en accompagnant l’actuel maire de Buenos Aires, Horacio Rodríguez Larreta.

 

Traduction de l’espagnol, Claudie Baudoin