Code Rouge est un mouvement citoyen militant pour la sauvegarde de la planète, en dénonçant les situations dangeureuses et invitant à l’action de désobéissance civile. Les actions sont organisées avec soin, respect et solidarité. Pressenza se fait le relais de ces actions pertinentes. 

À propos

Ces dernières années, des citoyen·ne·s du monde entier sont descendu·e·s dans la rue par millions pour exiger des politiques climatiques et sociales ambitieuses et équitables. Les progrès sont rares et un changement profond et systémique est loin d’être gagné. Pendant ce temps, le climat déraille littéralement sous nos yeux et les conditions de vie de plus en plus de personnes à travers le monde ne cessent de se dégrader.

Des grands changements dans l’histoire ont souvent eu lieu après des actes massifs de désobéissance civile. Des gens ordinaires ont choisi de résister et d’enfreindre la loi pour exiger avec détermination le changement, ensemble. C’est exactement ce que nous allons faire.

Il est temps de pousser l’ère fossile vers la sortie et de bâtir ensemble un avenir viable et socialement juste.

“En enfreignant délibérément les lois, nous nous inscrivons dans une longue histoire de luttes sociales. Où la résistance légitime s’oppose au pouvoir d’entreprises qui font passer le profit de leurs actionnaires avant les gens et le vivant.”

Pourquoi ?

Climat extrême, inondations, érosion des sols, augmentation des factures de carburant et d’énergie et hausse des prix des produits de première nécessité. Le moins que l’on puisse dire, c’est que notre dépendance à l’égard des combustibles fossiles fait des ravages. Le pétrole, le gaz et le charbon sont directement impliqués dans les violations des droits de l’homme dans les pays du Sud et alimentent de nombreux conflits et guerres dans le monde. La crise climatique, énergétique, sociale et économique plonge les classes populaires et moyennes dans la pauvreté. Les plus vulnérables sont rendus encore plus pauvres par des factures d’énergie colossales. Pendant ce temps, les grandes entreprises fossiles comme Engie font d’énormes profits. Ces multinationales sont des acteurs clés dans l’histoire de la crise climatique actuelle. Cette histoire est celle de l’accaparement des terres, de la persécution et du colonialisme. Pendant des années, elles se sont efforcées d’influencer nos sociétés avec leur propagande verte toxique et leur capitalisme de connivence. Leurs actions destructrices du climat sont même récompensées par nos politiciens au moyen de primes financières et de diverses subventions. Les travailleurs de ce secteur, dont les revenus dépendent de leur emploi, sont tenus dans l’ignorance de leur avenir. Le temps presse et le défi est énorme, mais un avenir viable est encore possible. C’est pour cela que nous nous battons. Pour une société où les grands pollueurs sont tenus responsables de leurs actes, où chacun a un accès équitable à l’énergie et où les citoyens et les travailleurs sont soutenus pour s’éloigner des combustibles fossiles. Une société qui s’appuie sur les énergies renouvelables, qui lutte contre la pollution, qui nous rend indépendants des régimes douteux et qui garantit plus de paix. Une société où la transition climatique ne se fait pas sur le dos de la classe ouvrière. Une société avec une meilleure répartition des richesses, des droits fondamentaux pour tous, des factures d’énergie moins élevées, une meilleure qualité de vie et un bon avenir pour nos enfants.

Pourquoi Engie?

Engie empoisonne le climat

L’entreprise prévoit de construire jusqu’à trois nouvelles centrales au gaz fossile en Belgique, alors que les climatologues le disent sans ambiguïté : il n’y a plus de place pour de nouvelles infrastructures fossiles. En prenant en compte l’ensemble de la chaîne de production, le gaz est aussi polluant que le charbon et son extraction est associée, dans le monde entier, à une destruction de la biodiversité et de graves violations des droits humains, et ce surtout dans les pays d’Amérique latine et d’Afrique. Nous demandons que tous les carburants fossiles soient bannis.

Le dérèglement climatique n’est pas le seul problème. Il en va de la sécurité alimentaire et hydrique mondiale, de la démocratie et de la paix, du respect des limites planétaires et de l’écosystème dans son ensemble. D’ici à 2035, toute l’électricité en Europe devra être produite sans énergie fossile si l’on veut atteindre les objectifs climatiques qui nous éviteraient de vivre une ère dévastée. Actuellement, seul un tiers de l’électricité européenne est renouvelable. Construire aujourd’hui de nouvelles centrales qui continueront à brûler du gaz fossile jusqu’en 2050, c’est prendre en toute conscience la décision de rendre notre planète invivable. Tous les investissements que nous faisons maintenant doivent être consacrés aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables produites localement, et non au développement des énergies fossiles.

Engie s’enfuit avec notre argent

Engie s’en met plein les poches avec notre argent en pleine crise de l’énergie, l’entreprise française a payé 3,4 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2022 ! Pendant ce temps, un très grand nombre de personnes vivaient dans le froid et la crainte de ne pas pouvoir payer leurs factures devenues astronomiques. En plus de cela, l’entreprise bénéficie non seulement des aides et primes publiques qui ont permis de payer les factures, mais elle reçoit aussi des subventions pour construire à Flémalleleur centrale au gaz fossile, calamiteuse pour le climat. Nous exigeons une énergie abordable pour tou.te.s.

Les actionnaires d’Engie remportent le gros lot. La multinationale s’est engagée à reverser 65% de ses bénéfices aux actionnaires quelles que soient les circonstances. Nous, citoyen.ne.s, devons par contre payer cinq fois la facture de politiques énergétiques défaillantes. Tout d’abord via la facture reçue dans nos boîtes aux lettres. Deuxièmement, à travers les aides publiques octroyées pendant la crise à Engie pour payer les surfacturations, aides d’un montant de 3,5 milliards d’euros pour la seule année 2022. Troisièmement, nous payons les subventions pour la construction des nouvelles centrales au gaz fossile (1 milliard d’euros au total, partagé entre Engie et Luminus). Ensuite, nous devrons bientôt payer pour l’exploitation partagée des centrales nucléaires d’Engie et pour le stockage des déchets nucléaires radioactifs. Enfin, les coûts liés à la destruction environnementale et au dérèglement climatique (coûts d’adaptation, coûts supplémentaires liés à la santé, etc) se retrouveront aussi in fine sur l’ardoise de la population, ici mais d’abord et surtout dans les pays victimes de la politique néo-coloniale d’Engie.

Engie met des vies en danger

L’entreprise maintient en activité des réacteurs nucléaires largement obsolètes, mais rejette sur la population le problème des déchets nucléaires radioactifs, dangereux pendant des centaines de milliers d’années. Les conséquences d’un accident nucléaire à Doel ou à Tihange, en plein milieu de zones densément peuplées, seraient catastrophiques. L’énergie nucléaire est le moyen le plus coûteux de produire de l’électricité et nous rend dépendants de pays aux régimes politiques dictatoriaux en plus d’alimenter une industrie néocoloniale pour s’approvisionner en uranium notamment. Nous réclamons une énergie sûre et sans dictateurs.

Les centrales nucléaires de Tihange et Doel ont été construites dans les années ‘80 et sont aujourd’hui totalement obsolètes. En maintenant les réacteurs opérationnels plus longtemps, le gouvernement et Engie jouent avec la vie de millions de Belges vivant à Anvers, à Liège et dans d’autres zones densément peuplées, à proximité des centrales nucléaires. Fukushima, Tchernobyl et Zaporijia montrent que les centrales nucléaires ne sont jamais sûres à 100 %. En outre, la protection des centrales nucléaires oblige un pays à recourir à un appareil militaire important. Sans parler des centaines de milliers d’années de déchets radioactifs pour lesquels il n’existe aucune solution. Nous laissons aux générations futures ce lourd héritage. Si l’on inclut tous les coûts de sécurité, de démantèlement et de stockage des déchets nucléaires, il s’agit de l’énergie la plus chère de toutes.

L’énergie nucléaire est à l’opposé d’une énergie produite localement, bon marché et sur laquelle les utilisateur.ice.s ont leur mot à dire. L’uranium – qui est une ressource limitée – provient principalement de dictatures comme la Russie et le Kazakhstan. Les combustibles utilisés par Engie pour produire de l’électricité proviennent de régimes répressifs tels que le Qatar et le Kazakhstan, qui renforcent leur domination grâce aux revenus de l’économie extractiviste. Engie contribue même au trésor de guerre de la Russie en utilisant de l’uranium de ce pays dans ses centrales nucléaires.

Engie bloque la révolution énergétique

Moins d’énergie pour les gros consommateurs riches et pollueurs et suffisamment d’énergie propre à disposition pour ce qui nous importe vraiment : la vie quotidienne, les transports publics, l’agriculture durable, les soins de santé et d’autres secteurs publics. Voilà la recette de la révolution énergétique que nous appelons de nos voeux. Engie mise sur des sources d’énergie sales et veut continuer à accroître sa capacité de production à l’infini, y compris avec du gaz fossile. Engie, qui n’en aura jamais assez, bloque la révolution énergétique. Nous voulons un système énergétique qui ne soit plus détenu par des multinationales mais géré démocratiquement.Dans lequel il y a suffisamment d’énergie propre pour tou.te.s, mais où la surconsommation des riches et de l’industrie est réduite drastiquement.

Nous pouvons parfaitement nous passer de nouvelles centrales à gaz et d’énergie nucléaire si nous répartissons plus équitablement l’énergie disponible et si nous réduisons les activités polluantes et la surconsommation. Le secteur industriel belge représente près de la moitié de notre consommation d’énergie. Il s’agit souvent d’entreprises dont la production dépasse largement les limites de notre planète.  Une partie de cette production devra être arrêtée, après une prise en compte collective et démocratique des intérêts sociaux. En tant qu’entreprise cotée en bourse, Engie n’a aucun intérêt à la nécessaire diminution de la consommation d’énergie. Pire encore, plus on consomme d’énergie, plus l’entreprise engrange de bénéfices. C’est exactement pour cela qu’Engie n’a pas sa place dans le futur système énergétique.

Engie bye bye

Une énergie propre, bon marché et fiable n’est pas un luxe mais un besoin fondamental ! L’énergie est un bien commun trop important pour être laissé aux actionnaires et aux spéculateurs. Nous voulons que le secteur de l’énergie ne soit plus détenu par le secteur privé mais sorte de la logique de marché et soit géré démocratiquement par les utilisateur.ice.s d’énergie et par ses employé.e.s.
Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons reprendre le contrôle de la production et de la distribution d’énergie et répondre aux besoins de tou.te.s de manière équitable et durable, tout en nous préparant à la raréfaction des ressources. Le système de surproduction capitaliste et le gaspillage qui l’accompagne doivent cesser. Nous devons produire et consommer en fonction des besoins de toutes et tous, et non pour les profits de quelques-un.e.s.  Avec cette action, nous annonçons la fin d’Engie! Il faut un plan de reconversion juste pour les travailleur.euse.s d’Engie et des autres industries polluantes, piloté par les syndicats de travailleur.euse.s.
Nous avons besoin d’emplois sensés dans une économie décarbonée.

Code Rouge est un mouvement de désobéissance civile créé par des activistes et soutenu par différentes organisations et groupes d’actions.

Plus d’informations : www.code-rood.be – www.code-rouge.be