La chaîne “Bonnes idées que vous ne connaissez peut-être pas” (Buenas ideas que tal vez no conoces) a publié une nouvelle série de six vidéos consacrées à l’être humain.
Nous présentons sur 6 articles chacune des vidéos avec leur transcription, voici la première :
1- À propos de l’humain
Bien que le thème de l’Être Humain ne soit pas nouveau, peut-être trouverez-vous dans ces vidéos des idées que vous ne connaissiez pas.
Celle-ci est le premier chapitre d’une série consacrée à la question de savoir ce que c’est que d’être humain. En général, nous serons guidés par les idées de Silo [1], que nous avons déjà présentées dans d’autres vidéos de la chaîne, et nous le ferons avec nos propres mots. Sous la vidéo (sur le canal YouTube), nous indiquerons les liens pour consulter les sources.
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Transcription
Bien que le thème de l’Être Humain ne soit pas nouveau, peut-être trouverez-vous dans ces vidéos des idées que vous ne connaissiez pas.
Celle-ci est le premier chapitre d’une série consacrée à la question de savoir ce que c’est que d’être humain. En général, les idées de Silo , que nous avons déjà présentées dans d’autres vidéos de la chaîne, nous serviront de fil conducteur et nous les expliquerons avec nos propres mots [1]. Sous la vidéo (sur le canal YouTube), nous indiquerons les liens pour consulter les sources.
Normalement, lorsque la question de l’être humain est abordée, on utilise des abstractions ou des théories très éloignées de notre vie personnelle et quotidienne. Pour notre part, comme nous le faisons habituellement chaque fois que nous le pouvons, nous traitons les problèmes de manière à ce que chacun puisse vérifier ce que nous disons au travers de sa propre expérience.
Ce que c’est que d’être humain n’est pas une question aux antipodes de notre existence réelle. Au contraire, il s’agit de l’image que nous avons de qui nous sommes et de ce que sont les personnes qui nous entourent. Par exemple, si je pense que je suis un être mécanique ou un automate, peu importe que j’essaie de donner un sens à ma vie ou de forger mon destin, car tout arrivera malgré ma volonté. Si les autres sont des choses ou des robots, peut-être qu’ils n’ont de sens pour moi que lorsqu’ils me sont utiles et quand ils cessent de m’être utiles, je peux m’en débarrasser.
Si je pense que la nature humaine est cruelle, je devrais probablement être sur la défensive. Si je pense que les gens sont absolument égoïstes ou destructeurs par définition, je n’ai sûrement aucun espoir que la société change.
Dans ce premier chapitre, nous tenterons de définir ce qui est spécifiquement humain, en abordant des thèmes que nous développerons dans les chapitres suivants.
Si nous disons, par exemple, que le social définit les êtres humains, nous allons constater qu’il y a beaucoup d’animaux qui ont une ample vie sociale. Si nous devions dire que le langage nous en différencie, nous trouvons également de nombreux animaux qui ont différents types de langage. Et la même chose nous arrivera avec les affections ou avec la capacité d’utiliser des outils.
Or, l’être humain n’est pas seulement social, mais social et historique. Un tigre est égal au premier tigre. En tout cas, son évolution se fait dans une lente évolution génétique. Mais nous sommes des enfants de notre temps, nous avons grandi dans un environnement formé par l’accumulation des transformations à travers l’histoire. Il ne s’agit pas d’une nature humaine figée, mais de notre capacité à transformer l’environnement en même temps que nous nous transformons nous-mêmes. S’il y a une nature humaine, c’est précisément le changement continu.
« Naturaliser » les personnes en niant leur intention a été historiquement la justification de diverses formes de discrimination en n’attribuant aucun droit à ceux qui appartiennent à une autre race ou à un autre sexe, qui sont pauvres, ou encore pour une raison quelconque. Nier leur intention, c’est faire de ces personnes des objets. Considérées à travers un prisme malveillant, elles sont supposées avoir une nature inférieure, mesurée à une échelle ou un ordre naturels qu’il faut préserver.
Notre conscience opère avec un large horizon temporel. Par exemple, je peux dire : « Maintenant, je me souviens que quand j’étais enfant, je voulais être astronaute » ou « Dans le futur, nous rirons en nous souvenant de cette situation qui est si difficile pour nous maintenant ». À chaque instant présent, souvenirs et projets s’entremêlent dans un espace mental complexe.
Cela signifie que nos décisions tiennent compte de beaucoup de choses, de beaucoup d’expérience acquise et de projets et d’intentions variés, échappant à ce que nous percevons immédiatement. C’est-à-dire que cela permet que notre comportement ne soit pas un réflexe immédiat, mais plutôt que nous puissions différer les réponses et les ajuster en fonction de nos intentions ou de nos objectifs à plus ou moins long terme. Par exemple, dans la relation avec les autres, nous pouvons ressentir de la colère, de l’ennui ou être assaillis par différents comportements qui sont presque des réflexes, mais en fonction de notre vécu et de nos intentions ou projets concernant une personne ou un groupe, nous adaptons notre comportement vis-à-vis d’eux. Comme nous le verrons plus loin, cette possibilité d’agir contre ce qui est dicté par l’instinct est ce qui a permis à nos ancêtres d’approcher le feu, de ne plus en avoir peur et de le dominer, échappant à la soumission des conditionnements naturels.
Ici, nous parlons déjà de l’intentionnalité de notre conscience. La capacité de s’orienter vers ce qui nous intéresse et pas seulement la réponse par réflexe. C’est une chose d’écouter (avec attention) et une autre d’entendre (involontairement, puisque c’est l’un de nos cinq sens). Entendre est différent d’écouter, voir de regarder, tout comme il est différent de se souvenir de quelque chose ou de l’évoquer.
L’intentionnalité est toujours projetée vers le futur. L’expansion temporaire de notre conscience, ajoutée à l’intentionnalité, nous permet de donner un sens à des choses qui n’ont pas de sens en elles-mêmes. Ce qui caractérise le plus l’être humain, c’est de projeter et de donner un sens au monde.
C’est ainsi que Silo l’exprime poétiquement :
« Donneur de mille noms, faiseur de sens, transformateur du monde… tes pères et les pères de tes pères se perpétuent en toi. Tu n’es pas un bolide qui tombe, mais une brillante flèche qui vole vers les cieux. Tu es le sens du monde et quand tu clarifies ton sens, tu illumines la terre. Lorsque tu perds ton sens, la terre s’obscurcit et l’abîme s’ouvre. Je te dirai quel est le sens de ta vie ici : humaniser la terre. Qu’est-ce qu’humaniser la terre ? C’est dépasser la douleur et la souffrance, c’est apprendre sans limite, c’est aimer la réalité que tu construis. »
C’est alors que nous donnons du sens aux choses et transformons l’environnement pour créer de meilleures conditions de vie. En synthèse, il s’agit de surmonter la douleur et la souffrance et cela a été le moteur du progrès humain, à la fois sur le plan personnel et dans la sphère historique et sociale.
Jusqu’à présent, la première vidéo disponible est à propos de l’humain.
Dans la vidéo suivante, nous proposerons comment expérimenter ce que nous avons vu jusqu’à présent d’une manière quelque peu abstraite. Nous traiterons de la façon dont nous expérimentons l’humain en nous-mêmes et comment nous pouvons communiquer avec les autres en gardant à l’esprit l’humain en eux.
Notes
[1] Cette vidéo s’inspire du texte ‘A propos de l’humain’, p. 87-91 du livre Propos de Silo.
Voir aussi :
Six vidéos sur l’Être Humain : 1- À propos de l’humain (avec transcription)
Six vidéos sur l’Être Humain : 2- L’expérience de l’humain (avec transcription)
Six vidéos sur l’Être Humain : 3- Être humain et, en plus, humaniste (avec transcription)
Six vidéos sur l’Être Humain : 4- Les humanistes d’autrefois (avec transcription)
Six vidéos sur l’Être Humain : 5- Le processus humain (avec transcription)
Six vidéos sur l’Être Humain : 6- Exister (avec transcription)
Six vidéos sur l’Être Humain (ensemble des 6 vidéos sans la transcription)