Le 9 mars dernier, le Président Obama déclarait que le Venezuela représentait une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique extérieure des Etats-Unis.
Quelle surprise ! Que le Venezuela puisse représenter une menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis est tout simplement grotesque ; et cette déclaration n’est pas sans rappeler les justifications de Georges Busch, en 2003, pour intervenir en Irak.
En revanche, le président Obama n’a pas tort de dire que le Venezuela, avec l’ensemble des pays progressistes d’Amérique Latine, peut représenter une « menace » pour la politique extérieure de son pays, laquelle n’est guidée que par un unique souci : maintenir son hégémonie sur le monde en général, et l’Amérique latine en particulier.
Car, l’union de ces pays latins – à travers l’UNASUR et l’ALBA qui ont d’ailleurs condamné collectivement les propos du président américain – permet en effet, depuis dix ans, de faire reculer la domination économique et politique étasunienne.
Mais force est de constater que, pour maintenir leur suprématie, les Etats-Unis n’ont comme toujours qu’une seule et même réponse : la menace belliqueuse, et ce, malgré les émouvantes déclarations d’intention de paix du Président Obama lors de son investiture en 2008[1].
A cette contradiction entre les paroles et les actes, s’ajoute l’incohérence de cette « grande démocratie » qui fait peu de cas des choix démocratiques des autres. Car, il est bon de rappeler que le « gouvernement bolivarien » du Venezuela a été élu démocratiquement huit fois, depuis 1998.
Ceci dit, une vraie démocratie ne peut user de la violence, pour résoudre ses conflits internes. La crise économique, sociale et politique que traverse le Venezuela depuis plusieurs années ne pourra trouver de solutions à travers des menaces de coups d’état, des émeutes et des affrontements violents.
Aussi, pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, le Parti Humaniste International en France condamne fermement les propos belliqueux du Président Obama, et lui rappelle d’appliquer ses propres intentions : « notre puissance seule ne peut pas nous protéger, [] elle ne nous donne pas le droit d’agir à notre guise. Au contraire, [] notre puissance augmente lorsqu’elle est utilisée de manière prudente, que notre sécurité émane de la justesse de notre cause, la force de notre exemple et les qualités modératrices que sont l’humilité et la retenue ».
Et au Président Maduro comme aux forces d’opposition, le Parti Humaniste International conseille d’entamer un dialogue démocratique et non-violent.
[1] Sachez que l’Amérique est l’amie de toutes les nations et de tous les hommes, femmes et enfants qui aspirent à la paix et à la dignité, et sachez que nous sommes prêts à être une fois encore ceux qui montrent la voie.