S’imposant comme la culture emblématique de Saint-François, le poireau fait l’objet d’un court métrage, Le temps des poireaux, projeté en grande première le 16 décembre au centre communautaire Le Sillon, à Saint-François, de surcroît.
Plus de 70 personnes ont assisté à cette présentation du documentaire de 26 minutes, réalisé par Maxime Girard et produit par Quaribou Culture, un organisme culturel orléanais de Saint-François. Le dévoilement devait avoir lieu en 2021, mais a été reporté en raison de la pandémie.
« Le film a été entièrement tourné à Saint-François dans les deux dernières fermes productrices de poireaux à l’île, soit celles de Diane Picard Lemelin et de Christian Dion. Malheureusement, par manque de relève, cette tradition ancestrale risque bientôt de disparaître. Autrefois l’objet d’un festival à Saint-François, ce légume occupe une place si importante à Saint-François qu’on le retrouve sur les armoiries et le drapeau de la municipalité. On surnomme même les habitants de Saint-François, les poireaux », a commenté avec fierté la présidente de Quaribou Culture, Natalie Tremblay.
Le synopsis
Si la culture du poireau est attestée sur l’île d’Orléans depuis le début de la colonie française, ce n’est qu’à partir de 1930 qu’elle s’impose comme la spécialité maraîchère de Saint-François. À la manière du cinéma direct, le film raconte l’histoire des musiciens Benoit Fortier et Olivier Soucy (Les chauffeurs à pied) qui, par une belle journée d’août, décident de partir à vélo à la recherche des derniers champs de poireaux sur l’île.
Afin de réaliser un portrait intimiste, ils font la rencontre de Diane Picard Lemelin et de Christian Dion avec lesquels ils discutent de leur métier et du savoir-faire qu’ils ont développé par rapport à ce légume. Du lever au coucher du soleil, les musiciens nous font découvrir les lieux qu’ils visitent et les gens qu’ils croisent, parsemant leur journée d’interludes musicaux qui rendent hommage aux cultures et aux savoirs traditionnels.
Soutenu par les textes de la poétesse Laurie Bédard, Le temps des poireaux est une œuvre qui pose un regard sensible et poétique sur une réalité inédite de la vie à l’île d’Orléans.
« Après un court échange avec Natalie, nous avons constaté que nous avions la même vision. Chapeau aux travailleurs dans les champs. Nous y avons mis du cœur, malgré les embûches. Je ressens une grande fierté. La culture de légumes, comme l’art, est une nécessité de la vie », a affirmé le réalisateur, Maxime Girard.
Retenu à la maison en raison de la COVID-19, Christian Dion n’a pas pu assister au visionnement du court métrage. Toutefois, Diane Picard Lemelin a confié avoir apprécié son expérience.
« Je n’avais presque pas le temps pendant le tournage, car je vendais en même temps à mon kiosque. Je n’étais pas prête. Ça représentait l’inconnu pour moi. Les mots me venaient difficilement. Aujourd’hui, je serais meilleure pour répondre », a mentionné Mme Picard Lemelin, qui embauche deux travailleurs saisonniers du Guatemala ayant collaboré au tournage.
Les partenaires
Ce projet est principalement financé par l’Entente de développement culturel de la MRC de L’Île-d’Orléans. D’autres partenaires collaborent au projet : Spira, une coopérative vouée au cinéma indépendant, Robin\C-Conception sonore, André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, la Municipalité de Saint-François-de l’Île-d’Orléans, la Caisse Desjardins de L’Île-d’Orléans, la Caisse d’économie solidaire, Caroline Desbiens, députée de Beauport-Côte-de-Beaupré-île-d’Orléans-Charlevoix, Émilie Foster, ex-députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré, l’UPA de l’Île d’Orléans, la Microbrasserie de l’Île d’Orléans et la Fondation François-Lamy.
Selon Natalie Tremblay, une projection aura lieu le 16 avril 2023 à la Maison de nos Aïeux, à Sainte-Famille.
Vedette du film Le temps des poireaux, Diane Picard Lemelin est entourée du représentant du CA de la Caisse Desjardins de L’Île-d’Orléans.
Marc Cochrane