Selon la fondation allemande Aurelia pour les abeilles, si la nouvelle loi que propose la Commission européenne sur la réduction des pesticides va dans le bons sens, elle est encore loin d’être suffisante.
La Commission s’est fait un peu tirer l’oreille avant de faire ses devoirs, on peut se demander si les consultations des lobbyistes de l’agrochimie ont pris plus de temps que prévu pour arriver à ce maigre compromis : le projet de loi prévoit une réduction de moitié d’ici 2030, réduction qui sera pour la première fois (une bonne nouvelle quand même !) contraignante pour tous les États membres.
Repenser l’agriculture en des termes respectant le Vivant
Pourtant, la pression de la société civile par le biais de l’ICE « Sauvons les abeilles et les agriculteurs ! », qui avait récolté 1,2 millions de signatures à travers l’Europe, avait clairement indiqué que la sortie des pesticides était voulue. Si les pesticides menacent la biodiversité, ils sont aussi un danger pour notre alimentation et par là même, pour notre santé. Nous sommes donc toutes et tous concerné(e)s. Selon Aurelia, « seule une véritable refonte du système agricole pourrait encore assurer la vie des pollinisateurs, des écosystèmes et de notre avenir. »
Le Vivant plus que jamais menacé
Aurelia estime qu’une réduction de 80% jusqu’en 2030 est faisable et une interdiction totale dès 2035. Elle ne perdra pas des yeux cet objectif et continuera d’y travailler avec ses partenaires européens, car il plus que temps et nécessaire de se débarrasser une fois pour toutes de ces intrants chimiques et synthétiques qui font disparaître le Vivant à une vitesse insoupçonnée il y a quelques années encore. La fondation, qui a vu le jour en 2015 autour de l’apiculteur Thomas Radetzki, se veut avocate indépendante et porte-parole des abeilles et se consacre à développer des alliances au sein de la société pour favoriser une ville et une agriculture protégeant les abeilles. Pour Thomas Radetzki, l’enjeu est tangible : « L’abeille est la messagère la plus importante du génie de la Nature. Ne perdons pas le contact avec elle ! »